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Au matin du samedi 7 octobre 2023, les premières nouvelles des correspondants à Jérusalem arrivent peu après 7 heures à la chefferie du service International, à Paris. De Jérusalem à Beyrouth en passant par Washington, Le Caire et le desk Proche-Orient à la rédaction parisienne, la mobilisation est immédiate pour couvrir les massacres commis par le Hamas, puis la guerre meurtrière menée en représailles par Israël à Gaza.

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Depuis un an, une dizaine de journalistes du service International s’efforcent de raconter ce conflit, inédit par son ampleur, par sa violence, par sa durée, par ses implications mais aussi par les conditions de travail, que la fermeture du principal théâtre de guerre, la bande Gaza, décrétée par les autorités israéliennes, impose aux journalistes.

D’autres services du journal participent à ce travail : la Photo, la Vidéo et l’Infographie utilisent les images qui continuent de sortir de l’enclave grâce aux réseaux sociaux et aux journalistes palestiniens encore sur place, en vérifient l’origine et analysent les données satellitaires, qui montrent du ciel un territoire que l’on ne peut pas fouler.

A distance et dans le chaos

De Gaza sous les bombes, les témoignages tiennent à un fragile fil de conversations téléphoniques ou de messages écrits et vocaux envoyés au gré des connexions Internet et des coupures de courant. A ces obstacles techniques s’ajoute une difficulté à conserver, à distance et dans le chaos, des sources fiables. Les collaborateurs habituels du journal continuent d’effectuer ce travail, tout en vivant eux-mêmes l’errance et le traumatisme de la population gazaouie, ballottée d’une « zone sûre » à une autre par l’armée israélienne, et soumise à ses bombardements massifs. Des interlocuteurs déjà connus de nos journalistes avant la guerre contribuent à fournir informations, images et témoignages. Les membres des organisations humanitaires, qui ont encore accès à la bande de Gaza, rapportent eux aussi une part de la réalité vécue dans l’enclave.

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Au fil des semaines et de ce black-out sans précédent, l’asymétrie dans l’accès aux sources d’information s’est faite plus marquante. Dès après le 7-Octobre, l’armée, la police et les autorités politiques israéliennes ont organisé des conférences de presse en anglais, ont permis un accès – encadré – aux kibboutz dévastés et ont proposé des tours de presse sous le contrôle strict des militaires dans la bande de Gaza déjà en ruine.

Depuis un an, les correspondants et les envoyés spéciaux ont pu travailler en Israël et rencontrer des familles de victimes et d’otages du 7-Octobre, des déplacés du front nord à la frontière libanaise, des responsables politiques, des intellectuels, des militaires… donnant à voir l’impact de la guerre sur la société israélienne. La Cisjordanie occupée est plus ou moins facilement accessible, en fonction des opérations militaires israéliennes, mais des reportages auprès de cette partie de la population palestinienne affectée par la guerre y sont possibles. Gaza reste hors d’atteinte.

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