Dans Les Rêveurs, son premier film en tant que réalisatrice, qui sort en salle le 12 novembre, Isabelle Carré raconte son hospitalisation en psychiatrie à l’âge de 14 ans, après une tentative de suicide. Adapté de son roman du même nom, il est déjà à l’affiche du Festival Cinéma à la folie, dont elle est la marraine. Entretien avec une actrice, autrice et citoyenne engagée et révoltée.
Vous êtes impliquée dans des associations d’aide à l’enfance, animez des ateliers d’écriture. Ce film est-il une autre forme d’action en faveur des jeunes et de leur santé mentale ?
Quand le livre est paru, en 2018, en faire un film n’était pas du tout le projet. Mais, au moment de l’épidémie de Covid et du confinement, j’ai entendu l’explosion des hospitalisations en psychiatrie des jeunes, et surtout des jeunes filles, ce qui a fait écho à ma propre histoire. Je me suis dit qu’il pourrait être intéressant de l’adapter, de se recentrer sur ce sujet-là, en mettant en perspective mon expérience d’internement dans les années 1980 et ce que vivent les jeunes aujourd’hui.
Ce film n’est pas un egotrip, l’idée est de transmettre le message qu’il y a des solutions… Notamment l’art-thérapie, l’amitié, le fait de s’engager, de s’exprimer d’une façon ou d’une autre, et puis le temps aussi, qui guérit beaucoup de choses. Je l’ai imaginé vraiment dans de la lumière, de la douceur, même s’il y a des moments qui sont violents, mais d’une violence acceptable pour des jeunes de 11, 12 ou 16 ans, parce que c’est d’abord à eux que je m’adresse.
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