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Il est impossible de l’ignorer : plus d’un enfant sur six souffre d’un trouble mental tel que les troubles anxieux, de l’humeur, du spectre de l’autisme ou de déficit de l’attention/hyperactivité. Les soignants débordés, les mois d’attente pour un rendez-vous plongent les enfants et leurs familles dans la détresse et l’abandon.

Un trouble mental non diagnostiqué et non traité durant l’enfance est un risque majeur d’échec scolaire, de vie affective perturbée et de violences contre soi (automutilation, suicide) ou subies (harcèlement, violences physiques/sexuelles). Le suicide est la seconde cause de mortalité des enfants et des adolescents en France.

Il est tentant de minimiser la fréquence des troubles mentaux chez les jeunes, en les considérant comme une mode passagère. Pourtant de nombreuses études françaises (Enabee, Santé publique France, 2022) et internationales (Global Burden of Disease, IHME, 2023) confirment leur prévalence.

Ignorance de la forte prévalence des troubles

Savez-vous que de 70 à 80 % des troubles mentaux de l’adulte débutent avant l’âge de 18 ans ? Ces chiffres, bien que frappants, sous-estiment la réalité en ne considérant que les cas les plus graves et en écartant ceux qui n’osent pas révéler leur souffrance. Imaginez : dans une classe de lycée, cinq enfants en moyenne souffrent d’un trouble mental. En primaire, près d’un enfant sur cent a déjà tenté de se suicider.

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Un pernicieux glissement sémantique a réduit la santé mentale à la maladie mentale. Les politiques publiques développent depuis des décennies une approche sanitaire dérivée du modèle des maladies rares, se concentrant sur la prise en charge plutôt que sur la prévention, en ignorant la forte prévalence des troubles. On ne peut pas appliquer les mêmes stratégies aux troubles qui affectent 1/100 000 enfants à ceux qui affectent 1/6 d’entre eux.

Ces politiques échouent triplement : réduire la santé mentale à la maladie mentale alimente la stigmatisation des enfants et de leurs familles en s’opposant à la définition de l’OMS considérant le bien-être mental comme une priorité ; l’absence de prévention efficace, de détection et d’intervention précoce mène à des difficultés accrues tout au long de la vie, pesant sur les trajectoires individuelles et le système de santé ; enfin la délégation de la responsabilité de la santé mentale aux seuls professionnels de santé, souvent indisponibles, abandonne les parents et les professionnels de l’enfance face la souffrance qu’ils perçoivent.

Les quatre grandes mesures à prendre

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