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Après la pluie, le beau temps. L’adage populaire a beau relever du lieu commun, il colle plutôt bien à Inventiva. Il y a encore quelques semaines, la biotech dijonnaise, à court d’argent, redoutait le pire des scénarios. Finalement, ce sera plutôt le meilleur. La jeune pousse bourguignonne vient de décrocher, lundi 14 octobre, un financement de 348 millions d’euros auprès de capital-risqueurs, signant au passage l’une des plus grosses levées de fonds enregistrée par une biotech spécialisée dans l’élaboration de médicaments en France.

De quoi chasser pendant un long moment les nuages gris qui s’amoncelaient au-dessus de la tête du dijonnais (115 salariés), fondé en 2012 par deux anciens cadres du laboratoire Abbott. « Nous avons maintenant les fonds nécessaires pour mener à terme l’étude clinique de notre candidat médicament phare, sur lequel nous travaillons depuis plus de dix ans. C’est un formidable rayon de soleil », se réjouit Frédéric Cren, cofondateur et président-directeur général d’Inventiva.

D’autant plus que le contexte économique morose n’a guère été favorable aux biotechs tricolores ces derniers temps. Certes, les jeunes pousses du médicament parviennent à décrocher des financements à l’amorçage, mais rares sont encore celles à pouvoir s’enorgueillir d’avoir franchi la redoutable « vallée de la mort », cette phase d’accélération cruciale dans la vie d’une biotech, et qui nécessite l’injection de très grosses sommes d’argent.

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En 2022, le marseillais ImCheck Therapeutics, avec sa levée de fonds de 96 millions d’euros, constituait déjà une exception dans le paysage hexagonal. Tout comme le lyonnais Amolyt Pharma. Racheté en mars 2024 par le laboratoire pharmaceutique britannique AstraZeneca pour la somme, quasi inédite pour une biotech française, de 1,05 milliard de dollars (962 millions d’euros), ce dernier avait auparavant réalisé le plus gros tour de table (130 millions d’euros) de l’année 2023.

Le lanifibranor, molécule vedette de son portefeuille

Avec son chèque de 348 millions d’euros, Inventiva est bien parti pour se hisser sur le haut du podium de cette année 2024. La levée de fonds, réalisée à 90 % auprès d’investisseurs américains spécialisés dans les sciences de la vie, compte également deux acteurs français réputés du secteur, Sofinnova (déjà actionnaire de la société depuis 2018) et Andera Partners. Inventiva, l’une des rares biotechs françaises à être cotée en Bourse à la fois en Europe et aux Etats-Unis, aura toutefois dû se battre pour obtenir ce financement. « Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est un miracle, mais ça a été extrêmement difficile. Puis un jour, nous sommes parvenus à convaincre deux grands noms du capital-risque et tout a changé », explique M. Cren.

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