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Histoires Web dimanche, juillet 13
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Dans L’Afrique contre la démocratie, mythes, déni et péril, le journaliste Ousmane Ndiaye, spécialiste de l’actualité africaine, dissèque les racines de la crise démocratique qui traverse le continent. Un essai qui ne ménage ni les figures historiques du panafricanisme, ni les intellectuels africains.

Qu’est-ce qui vous a conduit à écrire ce livre ?

C’est l’observation d’un niveau jamais atteint de contestation de la démocratie qui m’a interpellé. Au Mali, au Burkina Faso, au Niger, le désenchantement a atteint un stade très avancé. Dans les années 1970, l’horizon démocratique demeurait une possibilité. Aujourd’hui, nous avons une génération de dirigeants, pas uniquement des putschistes, car le Tunisien Kaïs Saïed partage cette ligne, qui rejette cette aspiration. Cette contestation est aussi le fait des opinions publiques. J’ai donc voulu comprendre les racines de cette crise, au-delà de la grille de lecture journalistique.

Pourquoi dépeignez les panafricanistes en « fossoyeurs de la démocratie » ?

Le panafricanisme a rompu avec ce qui a fait son cœur historique. Né d’une aspiration à la liberté et à l’égalité, il rejette désormais l’humanisme et nourrit le recul démocratique. D’où ce paradoxe de voir que les principaux soutiens des régimes autocratiques sont des personnes qui se revendiquent panafricanistes. L’échec remonte aux indépendances, lorsque les dirigeants ont opté pour des régimes liberticides. Au Ghana, Kwame Nkrumah a été un dictateur. Les rues portaient son nom, la monnaie était frappée à son effigie. Il a instauré un parti unique tout en portant un brillant discours sur l’ouverture au monde des Africains.

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