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FRANCE 2 – MARDI 24 SEPTEMBRE À 21 H 05 –DOCU-FICTION

L’homme a la gueule de l’emploi. Daniel Zagury, psychiatre dans la vraie vie, joue un personnage à la Simenon pour interpréter son propre rôle dans le docu-fiction Insoupçonnable, réalisé par Elie Wajeman (Alyah, Médecin de nuit…) et Patricia Tourancheau, qui adapte son livre Le Grêlé. Le tueur était un flic (Seuil, 2022). Un dossier dont Daniel Zagury n’a pas eu à connaître au cours de sa longue carrière, mais qui entre en résonance avec le parcours de ce vieil habitué des prétoires.

Quatre meurtres, six viols, une habileté démoniaque à déjouer les pièges… Le matériau ne manque pas pour raconter la cavale de ce criminel au visage grêlé par l’acné. Dont il décidera lui-même la fin en se suicidant en 2021. Echappant à la justice après avoir trompé ses anciens collègues de la police.

Il fallait bien quatre épisodes pour illustrer cette rocambolesque histoire. « Le plus grand “cold case” de France », selon le communiqué de France Télévisions. Insoupçonnable relève en effet de la catégorie des vieilles affaires criminelles non résolues − celle dite « du Grêlé » aura mobilisé trois générations d’enquêteurs en vain − mais aussi de celles des « profileurs » et du « true crime ». Si elle revendique « une ambiance de polar urbain », la reconstitution de cette histoire est une analyse au long cours d’un échec retentissant.

Patient fantôme

Le fil narratif prend la forme d’un duel virtuel, comme l’indique le sous-titre Le psychiatre et le tueur. « Pourquoi trente-cinq ans d’enquête n’ont pas abouti à l’arrestation du suspect, même pas à son identification ? », s’interroge d’entrée Daniel Zagury. « Je dois faire l’expertise d’un fantôme », dit celui qui a travaillé sur des cas de tueurs en série bien connus, Guy Georges, Michel Fourniret, l’adjudant Pierre Chanal…

Au fil des épisodes, entre des témoignages de policiers faisant amende honorable et de victimes devenues adultes, dont certaines n’ont jamais retrouvé un sommeil serein, le psychiatre se fait psychanalyste pour tenter de cerner son patient fantôme insaisissable.

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En 1987, la brigade de protection des mineurs puis la Crim’ piétinent sur la piste d’un violeur en série, à Paris. Les balbutiements de la police technique et scientifique cantonnent les enquêteurs au bon vieux portrait-robot, celle-ci n’ayant pas encore atteint de degré d’efficacité mis en scène dans les séries policières d’aujourd’hui.

Au fil du temps, le nombre de cas, d’indices, les tests ADN multiplient les (fausses) pistes. Des enquêteurs parallèles s’en mêlent. Dont Jean-Pierre Bloch, le père de Cécile, violée et tuée à 11 ans dans un parking parisien, en 1986, qui disait : « Autour de lui, socialement, il y a des tas de gens qui auraient dû être en état d’alerte. » Il mourra en 2011, dix ans avant le dénouement inattendu du 29 septembre 2021.

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Ce jour-là, un certain François Vérove se suicide, laissant, dans son petit studio du Grau-du-Roi (Gard), une lettre dans laquelle il confesse ses crimes. L’analyse de son ADN – la police possédait un échantillon depuis 1994 et venait de le convoquer pour lui faire passer un test – confirmera que cet ancien gendarme et policier retraité de 59 ans était bien « le Grêlé ».

Lire le récit : Article réservé à nos abonnés Le « Grêlé » n’a jamais été arrêté, malgré son identification par ADN

Insoupçonnable. Le psychiatre et le tueur, docu-fiction d’Elie Wajeman et Patricia Tourancheau (Fr. 2024, 4 × 52 min). Disponible sur France.tv.

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