Les sauveteurs indonésiens ont retrouvé de nouveaux corps sur l’île de Sumatra, après les importantes inondations et coulées de lave froide causées par des pluies diluviennes.
Selon un bilan de l’agence indonésienne de gestion des catastrophes (BNPB), le bilan établi mardi 14 mai est de 50 morts et 27 disparus. Les fortes crues ont également fait 27 disparus, 37 blessés et entraîné l’évacuation de 3 396 personnes, a rapporté, dans un communiqué, le porte-parole de l’agence, Abdul Muhari. En outre, 71 habitations ont été emportées et 125 autres ont subi des dégâts, selon un bilan lundi de la BNPB.
Des routes ont été transformées en rivières boueuses, envahissant des maisons et des mosquées, et emportant les véhicules dans des cours d’eau voisins en crue, après que de fortes pluies se sont abattues pendant plusieurs heures samedi soir sur quatre districts de l’ouest de l’île indonésienne.
Suharyanto, le chef de la BNPB qui ne porte qu’un seul nom comme souvent en Indonésie, a déclaré que le bilan n’était que provisoire. « Le décompte va continuer à évoluer », a-t-il déclaré, exhortant à agir « le plus rapidement possible » pour « aider à retrouver [les victimes] qui sont toujours portées disparues ». Précisant que les sauveteurs ne disposaient plus que d’un « temps précieux » pour sauver des vies, le responsable a demandé, dans le même communiqué, que des équipements lourds soient déployés très vite pour contribuer aux efforts de recherche. L’acheminement de l’aide se fait par voie aérienne et terrestre en utilisant des ponts d’urgence, après que certaines routes ont été coupées, a-t-il précisé.
Tour de cendres de 3 000 mètres
Sur les quatre districts de Sumatra affectés par les intempéries, ceux d’Agam et Tanah Datar ont été les plus touchés par les crues soudaines et les coulées de lave froide qui provenaient du mont Marapi, le volcan le plus actif de l’île. La lave froide est un magma formé par les diverses matières qui composent les parois d’un volcan : cendres, sable et roches. Sous l’effet de la pluie, celles-ci peuvent se mélanger et couler le long du cratère.
Dans le district d’Agam, dont la population dépasse les 500 000 personnes, des dizaines de maisons et d’édifices publics ont subi des dégâts, selon l’agence locale de gestion des catastrophes. Dans celui de Tanah Datar, où résident environ 370 000 habitants, 84 habitations, 16 ponts et deux mosquées ont été endommagés, ainsi que 20 hectares de rizières, selon le décompte dimanche de la BNPB.
L’Indonésie est sujette aux glissements de terrain et aux inondations pendant la saison des pluies. En 2022, environ 24 000 personnes ont été évacuées et deux enfants ont été tués dans des inondations sur l’île de Sumatra, les défenseurs de l’environnement accusant la déforestation causée par l’exploitation forestière d’avoir aggravé la catastrophe.
Le mont Marapi est entré en éruption en décembre, crachant une tour de cendres qui a atteint 3 000 mètres. Au moins 24 randonneurs sont morts dans l’éruption, la plupart des étudiants.