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Le ministre des affaires étrangères pakistanais, Ishaq Dar, a annoncé sur X, samedi 10 mai en début d’après-midi, que le Pakistan et l’Inde avaient accepté « un cessez-le-feu avec effet immédiat », confirmant une annonce similaire du président des Etats-Unis, Donald Trump. Islamabad et New Delhi étaient engagés depuis mercredi dans leur pire confrontation militaire depuis des décennies, échangeant attaques de drones, tirs d’artillerie et frappes de missiles.

Ce cessez-le-feu a été « négocié directement » entre les deux pays, a précisé le gouvernement indien dans la foulée. « L’Inde et le Pakistan sont parvenus aujourd’hui à un accord sur un cessez-le-feu et l’arrêt des opérations militaires », a confirmé sur X le ministre des affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar. Les deux parties étaient convenues de se reparler le 12 mai, selon le secrétaire du ministère des affaires extérieures indien.

Mais, en fin d’après-midi, selon une source gouvernementale indienne à l’Agence France-Presse (AFP), Islamabad a violé cette trêve. Une série de fortes détonations ont été entendues à Srinagar, la principale ville du Cachemire indien, où l’électricité a été coupée, selon l’AFP.

A la suite de cet accord, le Pakistan a fait savoir qu’il rouvrait son espace aérien. Celui-ci était fermé « jusqu’à dimanche » matin, avait annoncé à la mi-journée l’Autorité locale de l’aviation. En Inde, 32 aéroports du quart nord-ouest du pays ont été fermés jusqu’à nouvel ordre.

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Violentes détonations

Cette trêve est « extrêmement bienvenu[e] », a réagi le secrétaire d’Etat aux affaires étrangères britannique, David Lammy. « J’exhorte les deux parties à le maintenir. La désescalade est dans l’intérêt de tous », a-t-il ajouté sur X. Plus prudent, le ministère des affaires étrangères allemand a salué « une première étape importante pour sortir de la spirale de l’escalade », estimant que « le dialogue est essentiel ». Pour le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, cette trêve est « le choix de la responsabilité ». Dans un message posté sur X, il a poursuivi en rappelant « la nécessité de poursuivre la lutte contre les groupes terroristes ».

New Delhi accuse Islamabad de soutenir le groupe djihadiste qu’elle soupçonne d’avoir assassiné 26 civils le 22 avril dans la ville touristique de Pahalgam, dans le Cachemire indien, ce que le Pakistan dément fermement. Depuis les frappes indiennes menées mercredi sur le sol pakistanais en représailles à cet attentat, les deux puissances nucléaires se sont rendues coup pour coup dans une inquiétante escalade. Selon les bilans officiels des deux camps, les combats ont causé jusqu’à présent une soixantaine de morts civils.

Samedi matin, le Pakistan a annoncé avoir riposté à des frappes, quelques heures plus tôt, de missiles indiens visant trois de ses bases aériennes – Nour Khan, Mourid et Chorkot –, dont l’une aux portes de la capitale, Islamabad. Dans la foulée, l’Inde a confirmé avoir subi une série d’attaques pakistanaises, notamment de drones, contre plusieurs cibles militaires situées dans toute la partie nord-ouest de son territoire.

La principale ville du Cachemire indien, Srinagar, a été plusieurs fois secouée samedi par de violentes détonations, ont constaté des journalistes de l’AFP. Touchée au petit matin, la base aérienne d’Awantipora, près de Srinagar, a encore été frappée à la mi-journée, selon une source policière s’exprimant sous couvert de l’anonymat.

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« Ne pas s’engager dans une escalade »

Des Pakistanais partagent des sucreries pour célébrer la conclusion du cessez-le-feu entre l’Inde et le Pakistan, à Hyderabad, le 10 mai 2025.

Après la succession d’attaques entre les deux pays, l’Inde s’est engagée dans la matinée à « ne pas s’engager dans une escalade, à condition que le Pakistan fasse de même », selon une déclaration de la lieutenante-colonelle indienne Vyomika Singh. Côté pakistanais, le ministre des affaires étrangères, Ishaq Dar, a affirmé que son pays envisagerait une désescalade si l’Inde cessait ses attaques, avertissant que si New Delhi lançait de nouvelles frappes, « notre réponse suivrait ». « Nous avons réagi parce que notre patience avait atteint ses limites. S’ils s’arrêtent ici, nous envisagerons également de nous arrêter », a-t-il dit.

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L’aggravation des combats entre les deux rivaux a suscité les appels au calme de plus en plus inquiets de nombreuses capitales étrangères. Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, s’est entretenu avec ses homologues indien et pakistanais et les a exhortés à « rétablir une communication directe pour éviter toute erreur de calcul », selon sa porte-parole. Le secrétaire d’Etat américain a aussi proposé la médiation des Etats-Unis « pour entamer des discussions constructives afin d’éviter de futurs conflits ».

La Chine a haussé le ton en appelant « fermement » les deux pays voisins à la retenue, alors que les pays membres du G7 ont de leur côté exigé « une désescalade immédiate ». Le ministre des affaires étrangères saoudien, Fayçal Ben Farhan, a, lui, appelé ses homologues indien et pakistanais pour discuter des moyens de mettre fin au conflit.

Cet état de guerre a suscité d’importants mouvements de population de part et d’autre de la ligne de contrôle qui sépare la région contestée du Cachemire entre les deux pays. Dans la partie indienne, la gare de la ville de Jammu, visée par des attaques de drones pakistanais les deux dernières nuits, était prise d’assaut samedi par des habitants en quête d’un train.

Lire le reportage | Article réservé à nos abonnés Dans le Cachemire indien, « les obus d’artillerie volaient au-dessus de ma tête et les gens criaient partout »

Le Monde avec AP et AFP

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