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Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, retour sur les nouveaux albums de trois pointures de la musique africaine : le Nigérian Femi Kuti, le Sénégalais Youssou Ndour et le Malien Salif Keïta.

« Politics Don Expose Them », de Femi Kuti

Est-il encore besoin de présenter Femi Kuti ? Fils du fondateur de l’afrobeat, Fela Anikulapo Kuti (1938-1997), le musicien nigérian de 62 ans marche depuis trente-huit ans dans les pas de son père, dont il n’a de cesse de perpétuer l’héritage aux côtés de son frère Seun Kuti et de son fils Made Kuti. Nouveau jalon dans cette longue carrière : Journey Through Life, son treizième album, paru fin avril. Un disque de dix titres qu’il a, pour la première fois, entièrement produit lui-même et qui reprend certains de ses anciens morceaux.

Et si, comme c’était la règle avec Fela Kuti, les messages politiques sont toujours bien présents – il n’y a qu’à voir le clip de Politics Don Expose Them –, le chanteur et saxophoniste trace dans cet opus un sillon plus introspectif et « spirituel », dit-il, revenant sur son parcours d’artiste, de militant et de père. « Il n’est peut-être pas possible de changer le monde, mais une chose dont je suis sûr, c’est que je peux me changer moi-même, je peux faire de moi une meilleure personne », a-t-il ainsi confié à l’Agence France-Presse (AFP).

« Noflaay », de Youssou Ndour

Youssou Ndour, lui, affiche quarante-cinq années de carrière au compteur. Pilier du mbalax, ce genre musical typiquement sénégalais, le chanteur de 65 ans a fait paraître début avril un nouvel album intitulé Eclairer le monde, dans laquelle sa voix reconnaissable entre toutes sublime des thèmes comme l’amour du prochain, les droits des femmes ou les sacrifices des mères pour leurs enfants.

Ce disque, enregistré en partie dans la maison du producteur américain Michael League en Catalogne, souhaite « redonner ses lettres de noblesse » à la « world music » – une appellation certes fourre-tout et contestée, mais dont « You » est une figure de proue – et être « une source » pour les plus jeunes qui œuvrent dans les musiques urbaines africaines. Celui qui fut ministre de la culture (2012) puis du tourisme (2012-2013) au Sénégal s’y attache à valoriser des instruments traditionnels acoustiques « extraordinaires au niveau sonore », explique-t-il à l’AFP, tels que la kora, le sokou, le ngoni et le balafon. « Je continuerai la musique jusqu’à mon dernier souffle », affirme-t-il.

« Soundiata », de Salif Keïta

Enfin, direction le Mali avec Salif Keïta, 75 ans, surnommé « la voix d’or de l’Afrique ». Celle-ci est au cœur de son nouvel album paru mi-avril, So Kono (un titre qui signifie « dans la chambre », en mandingue), puisque le chanteur s’y dévoile pour la première fois dans un format acoustique dépouillé, armé de sa seule guitare et entouré d’une poignée de complices comme Badié Tounkara au ngoni, Mamadou Koné aux percussions, Clément Petit au violoncelle ou encore Julia Sarr et Olyza Zamati aux chœurs.

« Je ne suis pas guitariste, je me sers de la guitare pour composer », avait longtemps affirmé Salif Keïta pour écarter l’idée d’un tel disque. C’était compter sans la force de persuasion du producteur Laurent Bizot, du label français Nø Førmat !, et un séjour au Japon, en 2023, lors du festival Kyotophonie (organisé par la photographe Lucille Reyboz). Dans l’intimité de sa chambre d’hôtel à Kyoto, le maître accepte de se mettre à nu et d’enregistrer, en toute simplicité, les neuf morceaux qui composent l’album, alternant entre classiques revisités et nouvelles compositions.

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Retrouvez tous les coups de cœur musicaux de la rédaction dans la playlist YouTube du Monde Afrique.

Musiques métisses : les artistes africains présents à Angoulême

On retrouvera Salif Keïta sur la scène du festival Musiques métisses, qui se tient à Angoulême du 5 au 7 juin. L’artiste malien y présentera son nouvel album, So Kono, dans un format épuré. Et il n’est pas le seul Africain à figurer à l’affiche de cet événement qui entend mettre à l’honneur les musiques du monde et de la diversité.

Cette 49édition verra ainsi se succéder le célèbre groupe touareg Tinariwen (Mali), le non moins légendaire Orchestra Baobab (Sénégal) et le Cesaria Evora Orchestra (Cap-Vert), qui perpétue l’héritage de la « diva aux pieds nus » avec des artistes de la nouvelle génération. Sans oublier les Sénégalais Alune Wade et Momi Maiga, les Marocains Walid Ben Selim et Driss El Maloumi, ou encore le duo formé par Piers Faccini et Ballaké Sissoko (Mali). Toute la programmation est disponible sur le site du festival.

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