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Quelque 26 000 personnes évacuées au Canada et des alertes à la qualité de l’air lancées jusqu’au Nebraska, aux Etats-Unis : les dizaines de mégafeux actifs dans le centre du Canada n’en finissent pas de se propager, mardi 6 juin, affectant, par leurs fumées, des millions de Canadiens et d’Américains.

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Chaque été, le Canada est confronté à des incendies de forêt mais ce début de saison inquiète par sa précocité et sa virulence : deux millions d’hectares ont déjà brûlé, soit la superficie de la Slovénie.

Avec le réchauffement climatique, le Canada est de plus en plus souvent touché par des événements météorologiques extrêmes. Et le pays reste traumatisé par l’été 2023 qui vit 15 millions d’hectares brûler.

La Saskatchewan et le Manitoba, deux provinces du centre du Canada touchées par le pire début de saison des feux depuis des années en raison de la sécheresse, ont déclaré l’état d’urgence il y a quelques jours. Et dans l’Alberta, dans l’ouest, des sites pétroliers ont dû être mis à l’arrêt.

Dans certains secteurs du centre du pays, l’armée a été appelée au secours ces derniers jours pour évacuer des habitants de zones très reculées, où certaines réserves autochtones ont été rayées de la carte. « C’est une période très difficile pour de nombreux Canadiens », a déclaré mardi Eleanor Olszewski, la ministre de la gestion des urgences, lors d’une conférence de presse.

Plus de cent feux hors de contrôle

Au total, plus de 200 feux sont actifs au Canada, principalement dans le Centre et l’Ouest, et la moitié d’entre eux sont considérés comme hors de contrôle, selon le Centre interservices des feux de forêts du Canada (Ciffc). « Cette saison des incendies a commencé plus rapidement, et elle est plus forte, plus intense » que la moyenne, a ajouté la ministre.

Alors que les évacuations se poursuivent, la fumée envahit une partie du continent. Des millions d’habitants sont donc invités à limiter leur temps passé en plein air car la fumée « provoque une très mauvaise qualité de l’air et une visibilité réduite », selon Environnement Canada.

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La situation est la même au sud de la frontière, aux Etats-Unis : le Michigan, le Wisconsin, le Minnesota et le Nebraska ont émis des alertes car la qualité de l’air s’est détériorée et de grandes quantités de particules, telles que la suie, les cendres et la poussière, sont piégées dans l’air et transportées sur des milliers de kilomètres.

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Ces fumées ont même atteint l’Europe et cela devrait se poursuivre dans les prochains jours, a annoncé mardi l’observatoire européen Copernicus. Toutefois, comme elles circulent à très haute altitude, elles sont sans danger pour la santé, même si elles provoquent parfois des crépuscules orangés.

« Nos données montrent que les régions centrales du Canada ont connu quelques semaines très intenses en termes d’émissions de gaz à effet de serre », a par ailleurs déclaré Mark Parrington, directeur scientifique au service Copernicus pour la surveillance de la qualité de l’air (CAMS).

Une saison des feux « au-dessus de la normale »

Selon les prévisions des autorités canadiennes, la saison des feux pourrait être « au-dessus de la normale » dans le centre et l’ouest du Canada en juin et juillet, et « bien au-dessus de la moyenne » en août, notamment en raison de la sécheresse grave ou extrême qui sévit dans plusieurs endroits.

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Dans la Saskatchewan, le premier ministre de la province, Scott Moe, a expliqué mardi que les prochains jours seraient « difficiles ». « Nous ne sommes pas au bout de nos peines et la météo ne semble pas vouloir changer dans un avenir proche », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse.

Selon les données des autorités, la plupart des incendies sont déclenchés par les activités humaines, le plus souvent de façon accidentelle dans un environnement très sec. « La diminution importante du manteau neigeux au printemps a entraîné l’exposition précoce du sol et de la végétation, accélérant ainsi l’assèchement de surface », explique Hossein Bonakdari, professeur à l’Université d’Ottawa. Cela a agi comme « un amplificateur qui a préparé le terrain pour des feux extrêmes bien avant que la première flamme ne s’allume », poursuit cet expert en changement climatique et en génie de l’environnement.

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Le Monde avec AFP

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