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Selon le médecin légiste du comté de Los Angeles, samedi 11 janvier, les incendies qui font rage depuis mardi dans les environs de la mégalopole californienne ont fait au moins seize morts. Le bilan précédent faisait état de onze morts. Treize personnes sont également portées disparues, et les autorités ont dit s’attendre à ce que le bilan s’alourdisse.
Onze corps ont été retrouvés dans la zone ravagée par le Eaton Fire près d’Altadena, et cinq personnes ont péri dans le Palisades Fire, autour du quartier huppé de Pacific Palisades, deux incendies toujours en cours.
Des pans entiers de la deuxième plus grande ville des Etats-Unis sont dévastés : plus de 12 000 structures ont été détruites et plus de 15 000 hectares sont partis en fumée. Un paysage comparé par le président Joe Biden à « une scène de guerre ».
Des images aériennes de la zone de Mandeville Canyon montrent des maisons en feu, avec un mur de flammes léchant le flanc d’une colline de ce quartier touché par le Palisades Fire. Ce dernier était contenu à 11 % samedi et se propageait vers l’est après avoir brûlé quelque 9 100 hectares, tandis que l’incendie d’Eaton, au nord-est de Los Angeles, était contenu à 15 %, selon les secours.
Plus de 150 000 personnes ont quitté leur domicile
Malgré la mobilisation massive des pompiers – la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a même annoncé samedi l’envoi d’une « équipe d’appui à Los Angeles, avec des combattants des incendies de forêt » –, la progression de l’incendie a déclenché de nouveaux ordres d’évacuation à travers l’agglomération, parfois par erreur. Les multiples incendies ont forcé plus de 150 000 personnes à fuir leur domicile.
C’est le cas sur le flanc est du secteur de Pacific Palisades, dans une zone où se trouve notamment le Getty Center. Construit en partie avec des pierres résistantes au feu, le célèbre musée abrite 125 000 œuvres d’art. Parmi ceux qui ont vu leurs domiciles détruits, l’acteur Mel Gibson dont la maison de Malibu a été ravagée.
Même s’il est trop tôt pour déterminer l’origine des incendies, les critiques visant la préparation et la réaction des pouvoirs publics se multiplient. La responsable des pompiers de Los Angeles, Kristin Crowley a déploré sur la chaîne KTTV un manque persistant « de personnel, de ressources et de fonds », des propos interprétés comme visant les autorités locales.
Lors d’une conférence de presse samedi en présence notamment de Mme Crowley, la maire de la ville, Karen Bass, a cependant minimisé les tensions, assurant que les responsables politiques, des services de secours et de sécurité étaient « tous sur la même longueur d’onde ».
Risques sanitaires pour les habitants
Le gouverneur démocrate de l’Etat le plus peuplé du pays, Gavin Newsom, a demandé vendredi « un examen indépendant complet » des services de distribution d’eau de la ville.
Les Californiens sont invités à économiser l’eau, car certains réservoirs alimentant les bouches d’incendie ont été vidés par le combat contre les flammes. Les autorités sanitaires ont aussi alerté les habitants des risques sanitaires que posent les fumées des incendies, leur demandant de rester à l’intérieur des bâtiments.
Face aux pillages dans les zones sinistrées ou évacuées, un strict couvre-feu, en vigueur entre 18 heures et 6 heures du matin, a été décrété vendredi par les autorités dans les secteurs de Pacific Palisades et Altadena, les plus ravagés.
Ces feux pourraient être les plus coûteux jamais enregistrés : AccuWeather estime le total des dommages et des pertes à entre 135 et 150 milliards de dollars (entre 132 et 146 milliards d’euros).
Les vents qui avaient commencé à faiblir vendredi doivent reprendre de la force à partir de samedi soir, selon les prévisions de l’Agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA). « Ces vents, combinés à un air sec et à une végétation sèche, maintiendront la menace d’incendie dans le comté de Los Angeles à un niveau élevé », a déclaré Anthony Marrone, chef des pompiers du comté.
La Califonie sort de deux années très pluvieuses qui ont fait naître une végétation luxuriante, désormais asséchée par un criant manque de précipitations depuis huit mois.
