A Los Angeles, où les incendies les plus destructeurs de son histoire ne faiblissent pas, les habitants pleurent leurs morts, les bâtiments rayés de la carte et la luxuriante végétation réduite en cendre. La mégapole enregistre aussi quantité d’œuvres d’art parties en fumée. « C’est probablement l’une des pertes artistiques les plus importantes jamais vues en Amérique », a indiqué l’assureur Simon de Burgh Codrington, directeur de Risk Strategies, au site ARTnews. « Anéanti ! », témoigne ainsi sur Instagram Paul Schimmel, l’ex-conservateur en chef du Museum of Contemporary Art (MOCA) de Los Angeles, qui a brièvement dirigé la succursale californienne de la galerie Hauser & Wirth : « Notre maison à Altadena depuis trente-cinq ans est en cendres. Elle était aimée, remplie de souvenirs magnifiques et d’art fabuleux. » Contacté par le Monde, le conservateur reste sans voix. « C’est trop brut, personnel et évolutif pour moi », confie-t-il.
Longtemps éclipsée par New York, Los Angeles s’est imposée comme le foyer d’une scène alternative, avec ses artistes inspirés et respectés, à l’image d’Ed Ruscha, parfois turbulents comme Mike Kelley ou Richard Jackson, ses galeries surpuissantes telles que celle de Larry Gagosian, qui y a posé les bases de son empire, ses collectionneurs fortunés, ainsi que des musées fastueux. Dans le quartier de Pacific Palisades, situé entre Malibu et Santa Monica, où résidaient de nombreuses célébrités de Hollywood, les collectionneurs n’ont évidemment pas échappé aux flammes.
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