Comment adapter la France à un réchauffement climatique pouvant atteindre 4 °C à la fin du siècle ? Lundi 10 mars, la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a présenté la version finale du troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc), un document de cinquante-deux mesures. Parmi elles, l’adaptation des logements au risque de fortes chaleurs ou l’amélioration de la résilience des exploitations agricoles, des infrastructures et des transports. Dans un avis publié jeudi, le Haut Conseil pour le climat évalue ce plan et formule vingt-quatre recommandations pour sa réussite. Entretien avec son président, Jean-François Soussana.
Avec ce plan, la France est-elle prête à faire face aux impacts de la crise climatique ?
Le Pnacc constitue une première étape importante, qui va dans le bon sens, mais la France n’est pas encore prête à faire face aux impacts du changement climatique. Ce plan propose des adaptations incrémentales, c’est-à-dire des ajustements de pratiques, qui se heurtent à des limites. Or nous avons besoin de transformations des systèmes. Il s’agirait, par exemple, de changer les systèmes de cultures plutôt que les dates de semis, de développer les solutions fondées sur la nature et le retrait des activités face aux risques de submersions marines plutôt que construire des digues. Le Pnacc n’arbitre, par ailleurs, pas suffisamment entre ce que l’on veut protéger à tout prix et ce que l’on peut perdre. Quels bâtiments pourront, par exemple, être submergés ? Il faut y réfléchir.
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