La Commission européenne a publié mercredi 16 avril une liste des pays d’immigration dits « sûrs », qui limitent les possibilités d’asile pour leurs ressortissants. Cette liste comprend le Kosovo, le Bangladesh, la Colombie, l’Egypte, l’Inde, le Maroc et la Tunisie.
L’idée est d’accélérer le traitement des demandes d’asile des ressortissants de ces pays qui émigrent en nombre vers l’Union européenne (UE), en considérant qu’ils n’ont a priori pas le profil de réfugiés, et donc de hâter leur rapatriement.
Plusieurs Etats, dont la France, ont déjà leur propre concept de « pays d’origine sûrs ». Mais il n’existe pas encore de liste commune et harmonisée à l’échelle européenne. Selon des responsables européens, cela encourage actuellement les demandeurs d’asile à viser un pays d’accueil possédant des critères plus flexibles plutôt qu’un autre.
L’exécutif européen veut y remédier par cette liste de sept pays. Il considère également que la plupart des pays candidats à une adhésion à l’UE remplissent, en principe, « les critères pour être désignés comme pays d’origine sûrs ».
Le gouvernement italien revendique un « succès »
Pour entrer en vigueur, cette proposition devra être approuvée par le Parlement européen et les Etats membres de l’UE. Mais le sujet est hautement sensible sur le plan politique et risque de provoquer des désaccords parmi les Vingt-Sept.
Le dossier était notamment poussé par Rome, qui a salué mercredi « un succès du gouvernement italien ». La France est plutôt restée en retrait des tractations, préférant juger la proposition de l’exécutif européen sur pièce.
La Commission avait déjà présenté une liste du même type en 2015. Mais ce projet avait finalement été abandonné, en raison de vifs débats sur l’idée d’inclure ou non la Turquie, avec son bilan mitigé en matière d’indépendance de la justice, de droits des minorités et de liberté de la presse.