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Histoires Web samedi, juillet 26
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La pétition contre la loi Duplomb lancée par l’étudiante Eléonore Pattery le 7 juillet demande « la consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit ». A l’heure où les clivages s’accentuent, entre d’un côté des exploitants agricoles qui choisissent le recours à la force brute et à l’intimidation, et de l’autre des politiciens qui insultent et calomnient les agriculteurs, il est remarquable qu’une jeune femme de 23 ans incarne un tel discernement : c’est bien par le dialogue entre ces acteurs que nous parviendrons à construire un consensus sur la question agricole.

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Dans le débat public sur l’agriculture, on invoque souvent les grands principes issus de la théorie économique. Pourtant, ils sont rarement adaptés au secteur agricole. Ces principes – défense du libre-échange, primauté de l’entreprise privée, foi dans les mécanismes du marché – reposent exclusivement sur le critère de l’efficacité. Ils ne prennent guère en compte d’autres impératifs fondamentaux tels que la santé, l’environnement, l’équité ou la sécurité. Or, l’agriculture est au cœur de ces enjeux.

Notre alimentation génère des maladies chroniques (cancer, diabète, obésité, maladies cardiovasculaires, etc.) : peut-on raisonnablement faire des choix de politique agricole sans se soucier de la santé de la population ?

Triomphe du libéralisme

Certaines pratiques agricoles conduisent à l’épuisement des ressources, à la désertification des sols, à l’épuisement de la biodiversité : peut-on détruire le patrimoine naturel de notre pays et rester sourd à l’équité envers les générations futures, en hypothéquant leur capacité à subvenir à leurs propres besoins ?

L’agriculture industrielle repose sur les engrais azotés – issus du gaz naturel russe – et les énergies fossiles – importées d’Amérique ou du Moyen-Orient : dans un monde de plus en plus incertain, peut-on considérer comme conforme à notre sécurité nationale une trajectoire qui nous rend aussi dépendants de l’étranger pour nourrir notre population ?

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