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Il y a juste 80 ans, dans la foulée de la Sécurité sociale, étaient créées la santé scolaire et la protection maternelle et infantile (PMI), deux services publics de prévention universelle à destination des bébés, des enfants et des jeunes. L’ordonnance du 2 novembre 1945 instituant la PMI précisait alors dans son préambule : « La mortalité infantile atteint aujourd’hui en France des chiffres si alarmants que des mesures rigoureuses doivent être prises immédiatement pour l’enrayer. Depuis quarante ans, des efforts persévérants avaient fait tomber la mortalité infantile des enfants de moins d’un an de 15 à 6,5 % en 1938. Depuis cette date, la mortalité infantile a cessé de décroître et a même dangereusement remonté. (…) C’est pour la France une question de vie ou de mort de l’enrayer dans le plus bref délai. »

A la sortie de la guerre, en 1945, le taux de mortalité infantile (nombre de décès d’enfants de moins d’un an rapporté au nombre de naissances vivantes) atteignait en effet 11,4 % : un nombre considérable, puisqu’un enfant sur dix mourait donc avant l’âge d’un an. Après la création de la PMI, sous l’effet de mesures associant soins et prévention, et dans un contexte de progrès économique et social, le taux de mortalité infantile va ensuite reculer, pour atteindre 0,35 % en 2014. Devant de tels succès, de nombreux pays se sont inspirés du modèle français de PMI qui associe suivi avant et après la grossesse, activités de consultation et visites à domicile, gratuité et accompagnement pluridisciplinaire.

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Cependant, depuis 2014, le taux de mortalité infantile a remonté pour atteindre 0,41 % en 2024, représentant 2 700 bébés décédés cette année-là. La France, qui se situait au 3e rang des pays de l’Union européenne en matière de mortalité infantile en 1996, se situe dorénavant au 22e rang. Ce recul doit être considéré comme un véritable signal d’alarme, tant la mortalité infantile « est un indicateur-clé de la santé de la population, étant donné sa forte relation avec le développement socio-économique et la qualité des soins préventifs et curatifs existants dans le pays » (Inserm, 2022).

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