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La chute du gouvernement Barnier et de la quatrième ministre de l’éducation nationale en 2024, Anne Genetet, n’a pas découragé les enseignants. Près d’un sur trois a fait grève, jeudi 5 décembre, pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail et de leurs rémunérations, dans le cadre d’un mouvement de l’ensemble de la fonction publique. 40 % des professeurs des écoles se sont mobilisés et 23 % des personnels du second degré, selon les chiffres du ministère de l’éducation nationale. La FSU évoque respectivement 65 % et 54 % de grévistes.

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Les professeurs forment le gros des troupes des fonctionnaires mobilisés. On compte 18,6 % de grévistes dans la fonction publique d’Etat, mais seulement 2,3 % si on enlève l’éducation nationale, selon les données transmises par l’entourage de Guillaume Kasbarian, ministre de la fonction publique démissionnaire, alors que les personnels de l’éducation représentent environ un fonctionnaire sur cinq. Entre 130 000, selon les autorités, et 200 000 personnes, selon la CGT, ont manifesté dans toute la France.

Cette forte mobilisation des enseignants – comparable à celle de janvier 2022 au moment de la vague du variant omicron lors de la crise du Covid-19 – n’étonne pas les syndicats de l’éducation. « La colère est grande dans l’éducation nationale. Le passage d’un à trois jours de carence et la baisse de l’indemnisation de l’arrêt maladie sont des mesures punitives », jugeait une large intersyndicale (Sud, CFDT, Unsa, FSU, Snalc, CGT) avant cette journée d’action, comme si les fonctionnaires étaient « coupables d’être malades alors même que les gouvernements successifs portent une lourde responsabilité dans la dégradation de leurs conditions de travail ».

« Quand je suis malade, je ne suis pas remplacée »

Pour beaucoup de professeurs croisés dans le cortège parisien, l’allongement du délai de carence en cas d’arrêt maladie – un projet au devenir incertain du fait de la motion de censure contre le gouvernement Barnier –, a agi comme la goutte d’eau de trop dans un vase déjà bien plein.

Enseignante en maternelle, bien enrhumée en ces premiers jours de décembre, Caroline (les personnes citées par leur prénom souhaitent rester anonymes) a vécu l’annonce de cette mesure comme une injustice. « On est en première ligne avec les enfants. On attrape leurs microbes évidemment. Moi, j’ai eu sept fois le Covid par exemple. Mais je viens travailler même quand je suis malade car je sais que je ne serai pas remplacée », relate la professeur qui brandit une pancarte où est écrit « Pas de médecine du travail, bain de virus en maternelle = double peine ».

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