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Histoires Web mercredi, avril 2
Bulletin

Les premiers coups de canon d’une guerre économique transatlantique ont retenti avec l’augmentation par les Etats-Unis des droits de douane sur l’acier et l’aluminium [décrétée le 10 février] et les [menaces, le 13 mars, de hausse de ces taxes sur les] alcools européens. Mercredi 2 avril marquera une nouvelle étape décisive de ce conflit, puisque Donald Trump devrait alors annoncer de nouveaux droits de douane généralisés dits « réciproques ».

Si le droit commercial nous autorise à riposter avec vigueur en imposant des taxes équivalentes, une réponse qui resterait, comme cela a été jusqu’ici le cas, strictement commerciale serait dramatiquement insuffisante. L’Europe ne peut plus se contenter de réagir au jour le jour et se bercer des mêmes illusions sur les questions économiques qu’elle ne le faisait il y a deux mois sur les questions militaires, en pariant que Donald Trump parle plus fort qu’il n’agit.

Les Européens espéraient que la chute de la Bourse américaine suffirait à discipliner la Maison Blanche, ou qu’une négociation bilatérale, comme celle menée par l’ex-président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, lors du premier mandat de Donald Trump, permettrait d’éviter le pire. C’est refuser de voir que l’administration américaine est désormais pénétrée d’un programme bien plus révisionniste qu’il y a huit ans, visant, au-delà de la stricte question commerciale, à la révision de l’architecture monétaire et financière mondiale, à la suppression des régulations et des règles fiscales touchant les géants du numérique, et suggérant même de contraindre ses propres alliés à acheter des titres de la dette américaine à taux faibles.

Mécanisme anticoercition

Face à ces menaces, il est urgent de déployer un arsenal de défense crédible, un « protectionnisme de dissuasion », capable de déclencher, si nécessaire, des « frappes économiques dans la profondeur » contre les intérêts américains. Jusqu’ici, l’Europe se cantonne à des ripostes symétriques : « Vous taxez mes exportations de biens, je taxe les vôtres. » Cette approche ne tardera pas à devenir une impasse, ne serait-ce que parce que nous importons bien moins de biens des Etats-Unis que l’inverse. Il faut donc se préparer à une extension du domaine de la lutte sur un terrain qui nous est plus favorable en activant immédiatement le mécanisme anticoercition, créé en 2023.

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