Huit mois de prison ferme pour avoir tagué « Free Palestine » sur des voitures de touristes juifs

Vers 1 heure du matin, ce 20 août, Vincent R. a eu une idée, encouragé, explique-t-il, à la barre du tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), lundi 25 août, par ces alpinistes qui, quatre jours plus tôt, avaient déployé un drapeau palestinien sur un pic du massif du Mont-Blanc.

A son domicile, il a récupéré un gant en latex et une bombe de peinture orange. Il est monté dans un véhicule prêté par son garagiste, a fait une dizaine de kilomètres jusqu’à Châtel, élégant village station de Haute-Savoie, puis a poursuivi son périple à pied, le gant enveloppant sa main droite et la bombe dissimulée dans sa poche droite.

Dans cette commune quadrillée par la vidéosurveillance, il a tagué huit véhicules de l’inscription « Free Palestine ». « Quand vous reconnaîtrez les faits lors de votre quatrième audition, retrace le président du tribunal François Bouriaud, vous indiquerez que cette communauté juive [des loubavitch] utilise ce même type de véhicules, des monospaces, souvent de marque japonaise. » L’enquête a confirmé que seuls quatre des véhicules ciblés appartenaient en fait à des membres de cette communauté juive.

« Ce que vous avez fait, c’est de l’antisémitisme pur »

« Pour moi, c’étaient tous des juifs israéliens », répète Vincent R. à la barre, où il est jugé pour « dégradation du bien d’autrui commise en raison de l’appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une nation ou à une religion ».

« Vous ne vous êtes pas dit qu’ils pouvaient être des juifs anglais ?, l’interroge le président, alors que des voitures étaient immatriculées au Royaume-Uni.

–  Non, admet le trentenaire.

– Vous faites la différence entre juif et israélien ?, poursuit le président.

– Pour moi, c’est la même appartenance, un Israélien est un juif, c’est une religion et une nation. Mais j’avoue une méconnaissance du sujet.

–  Selon vous, quels sont les préjudices des victimes ?, lui demande M^e Cédric Huissoud, partie civile.

– Des dégradations, répond-il.

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