Hugues Mulliez condamné à six ans de prison avec sursis après un accident mortel en Grèce

L’affaire avait ému la Grèce, avant de sombrer dans l’oubli. Plus de cinq après, vendredi 27 septembre, Hugues Mulliez, homme d’affaires français, a été condamné en première instance pour « homicides par négligence » et « intervention dangereuse au moyen d’un navire » par le tribunal correctionnel de Nauplie après un accident de bateau mortel dans les eaux helléniques en août 2019. La partie civile a annoncé au Monde, confirmant les informations publiées par plusieurs médias grecs, que la peine a été fixée à six ans de prison avec sursis.

Auprès du Monde, l’entourage d’Hugues Mulliez fait savoir que son avocat grec, Nikos Emmanouilidis, « a bien évidemment immédiatement fait appel (…) en raison d’atteintes aux droits de la défense, de plusieurs vices de procédure et de la contestation concernant la responsabilité de l’accident » – l’homme d’affaires est représenté en France par Christophe Ingrain.

Dans l’attente de l’audience d’appel, dont la date n’est pas encore fixée, le cautionnement initial de 50 000 euros a été ramené à 30 000 euros. Le tribunal a aussi maintenu l’obligation faite à Hugues Mulliez de se présenter une fois par mois au consulat grec en Belgique, son lieu de résidence, selon son entourage.

Au moment des faits, l’homme d’affaires vient de fêter ses 44 ans et est président de Telecel Group, une société de télécommunications implantée en Afrique. En France, il est connu pour avoir racheté Surcouf, un magasin de matériel informatique alors en difficulté financière, pour un euro symbolique, en 2009. Trois ans plus tard, l’enseigne fait faillite et est placée en liquidation judiciaire. Hugues Mulliez est le petit-neveu de Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan, et donc membre de la puissante et discrète dynastie d’entrepreneurs du Nord (Leroy Merlin, Boulanger, Decathlon…).

Hugues Mulliez introuvable pendant treize heures

Le dossier d’instruction, dont Le Monde a pu consulter plusieurs pièces, retrace les faits. Un soir d’août 2019, vers 20 h 30, un hors-bord, le MIM, quitte l’île de Spetses, dans le golfe Argolique, prisée des touristes pour sa quiétude. Au volant du semi-rigide d’une dizaine de mètres propulsé par deux moteurs de 350 chevaux, Hugues Mulliez prend la direction de Kilada, un village situé à une vingtaine de kilomètres au nord. A bord, dix de ses proches, dont la moitié sont des enfants.

Une demi-heure plus tard, le MIM percute un petit bateau de pêche. L’embarcation est éventrée et les trois occupants, une fratrie, sont projetés à la mer. Hugues Mulliez et l’un de ses amis sautent à l’eau. Ils parviennent à hisser à bord Alexandra G. et un des deux frères inconscients. Le second sera extrait quelques minutes plus tard par des marins d’un yacht amarré à proximité et venus porter assistance. Rapidement, les trois victimes grecques sont amenées sur l’embarcadère d’une villa proche.

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