Jeudi 16 octobre en fin de matinée, les bâtisses flambant neuves de l’usine Huawei de Brumath (Bas-Rhin), à une vingtaine de kilomètres au nord de Strasbourg, sont désespérément vides. Il n’y a pas âme qui vive derrière les grandes baies vitrées, et à peine une dizaine de voitures garées devant ce site de 52 000 mètres carrés, qui doit commencer à produire des antennes 3G, 4G et 5G début 2026.
Aux yeux du géant chinois des télécoms, ce vaste site industriel, le tout premier hors de Chine, a longtemps illustré sa volonté de conquérir l’Europe. Mais depuis que le groupe de Shenzhen envisage d’abandonner ce projet de près de 300 millions d’euros, cette usine est devenue le symbole de ses difficultés dans le Vieux Continent, où son avenir n’a jamais paru aussi menacé.
Après avoir été chassé des réseaux mobiles américains pour des raisons de sécurité, en mai 2019, par Donald Trump, lors de son premier mandat à la Maison Blanche, Huawei pourrait subir le même sort en Europe. Aujourd’hui, la Commission européenne juge que le géant chinois est bien trop présent en Europe, et elle devrait d’ici peu proposer aux Etats membres et au Parlement européen de l’exclure des réseaux de télécoms du Vieux Continent. Elle pourrait le faire à l’occasion de la présentation de la révision de la loi sur la cybercriminalité, prévue le 20 janvier 2026.
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