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Lors de la cérémonie d’ouverture des jeux paralympiques, puis pour fêter les médaillés français, Rahim Redcar reprenait avec panache Non, je ne regrette rien d’Edith Piaf, et les tubes disco Born to Be Alive de Patrick Hernandez et Supernature de Cerrone.

On retrouve dans Hopecore, l’inattendu album sept titres de la nouvelle incarnation de celui qui fut (est encore ?) Christine and the Queens, Chris ou Redcar, l’affirmation d’un culot qui choisit effectivement de ne rien regretter, quitte à dérouter, perturber, voire à embarrasser.

Comme sur les scènes de la place de la Concorde et de l’Arc de triomphe, le chanteur y cultive aussi une fascination pour la piste de danse, même si celle-ci s’est construite dans le vase clos d’un home studio.

Lire la critique : Article réservé à nos abonnés Christine and the Queens : les tsunamis existentiels de « Paranoïa, Angels, True Love »

Après les disques de deuil et de transcendance que fut le théâtral Redcar : les adorables étoiles (prologue) (2022), puis le très soul et raffiné Paranoia, Angels, True Love (2023), le prolifique apôtre de la fluidité sexuelle libère ses pulsions créatives en jouant, interprétant et réalisant seul des titres imprégnés du lâcher prise de la « club culture ».

« Créé avec des larmes, du sang »

Quelques jours avant la diffusion de l’album, le 27 septembre, sur les plates-formes (son édition CD et vinyle devrait paraître mi-décembre), Rahim Redcar expliquait dans un communiqué que « Hopecore a été créé avec des larmes, du sang, et surtout une foi inébranlable dans l’expression brute et pure de l’âme. La musique a pris ici toute son ampleur prophétique, est devenue plus sauvage, et a appelé à une quête absolue où personne d’autre n’est venu altérer les intentions. Un appel de la chair, une prière pour la justice et la liberté ».

En totale autonomie, l’artiste opte pour une inspiration brute qui, dans l’introductif Forgive 8888888, semble pouvoir saisir au corps grâce à l’impact primitif d’un beat disco, l’utilisation abrasive de synthétiseurs hors d’âge et un appel instinctif aux élans charnels. Mais dès le second morceau, Elevate, ces boucles bricolées de dance music donnent l’impression de confondre libération et autocomplaisance, désinhibition et égocentrisme.

Alors qu’un récent single That’s Us/Wild Combination s’enrichissait d’une mélodie entêtante, malgré une rusticité un peu décousue, l’essentiel de Hopecore s’appuie sur des psalmodies monotones, improvisées sur fond de techno rêche.

Comme s’il était privé de boussole, l’ex Christine and the Queens fait tourner ses machines à vide (Red Birdman Emergency). Sa quête cathartique, troublante dans Redcar : les adorables étoiles (prologue), touchante dans Paranoia, Angels, True Love, laisse ici souvent de marbre, quand elle ne crispe pas. A l’instar du très éprouvant Opera – I Understand, où pendant vingt longues minutes, le chanteur délaisse la danse, pour un minimaliste répétitif, grandiloquent et saturé.

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