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Histoires Web samedi, avril 19
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L’AVIS DU « MONDE » – À VOIR

L’une des plus belles images de Harvest, de la réalisatrice grecque Athina Rachel Tsangari (Attenberg, 2010), est celle d’un peintre, un dénommé Quill (Arinzé Kene) posant ses touches de couleur sur la toile, reproduisant point par point la splendeur du paysage qui s’offre à ses yeux : ici la blondeur des champs, plus bas un lac immense et lisse, au centre les maisonnettes des laboureurs. Walter (Caleb Landry Jones), le fermier aux taches de rousseur, qui suit les tracés du pinceau, en est médusé : il visualise l’étendue des terres, mais aussi leurs frontières, décollant son regard des sillons et du labeur quotidien.

On ne saurait situer géographiquement ce morceau de campagne (quelque part en Grande-Bretagne), pas plus que l’époque à laquelle se joue ce drame où des paysans se voient dépossédés de leur travail – le Moyen Age, certes, mais l’on ne saurait préciser davantage. Le film travaille ce flou spatial et temporel, comme dans le roman éponyme du Britannique Jim Crace, dont il est adapté – Moisson (Rivages, 2014).

Entre fable et western pastoral, Harvest surprend par l’originalité de son scénario, installant un dépaysement constant, faisant aussi écho au monde contemporain. Ami d’enfance du propriétaire des terres Charles Kent (Harry Melling), homme faible et inoffensif, Walter est un peu l’homme de confiance. C’est à lui que s’en remet la cinquantaine de paysans du domaine.

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