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L’université américaine de Harvard a porté plainte, vendredi 23 mai, contre l’administration de Donald Trump, après que celle-ci lui a interdit d’accueillir des étudiants étrangers. « Ceci est le dernier acte de représailles mené par le gouvernement contre Harvard et son droit au premier amendement [qui protège la liberté d’expression] pour rejeter les demandes du gouvernement, qui cherche à prendre le contrôle de la direction de Harvard, de ses programmes et de l’“idéologie” de l’université et des étudiants », peut-on lire dans la plainte déposée auprès du tribunal fédéral du Massachusetts.

L’administration Trump avait interdit, jeudi, à la prestigieuse université privée, établie près de Boston, d’accueillir des étudiants étrangers, privant l’institution d’un moyen de rayonnement important, une nouvelle escalade dans l’offensive du gouvernement américain contre l’enseignement supérieur. D’après son site Internet, l’université du nord-est des Etats-Unis, classée parmi les meilleures au monde et qui a produit 162 Prix Nobel, accueille cette année quelque 6 700 « étudiants internationaux », soit 27 % du total de ses étudiants.

« La certification du programme SEVIS (Student and Exchange Visitor) de l’université Harvard est révoquée avec effet immédiat », a écrit la ministre de la sécurité intérieure, Kristi Noem, dans une lettre adressée à l’établissement. L’administration Trump reproche à Harvard de favoriser « la violence, l’antisémitisme et de se coordonner avec le Parti communiste chinois sur son campus ». Le Parti communiste chinois exerce un contrôle serré sur de nombreux aspects de la société chinoise, dont l’éducation supérieure, et de nombreux étudiants chinois vont se former à l’étranger. Plus de 1 300 étudiants chinois sont actuellement inscrits à Harvard, selon les chiffres officiels.

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« Mesures illégales et injustifiées »

Selon Kristi Noem, cette décision signifie que Harvard ne peut recevoir des étudiants titulaires de visas F ou J pour l’année scolaire 2025-2026, une perte potentielle immense pour le campus, à la fois sur le plan financier et du rayonnement international. Les étudiants étrangers déjà inscrits doivent « se transférer » dans une autre université, sous peine de perdre leur visa pour les Etats-Unis. La ministre a assorti sa décision choc d’un ultimatum : si Harvard veut retrouver ce « privilège », elle doit fournir dans les soixante-douze heures une série d’informations dont elle disposerait sur d’hypothétiques activités « illégales » de ses étudiants étrangers dans les cinq dernières années.

« Nous condamnons ces mesures illégales et injustifiées », avait répliqué, vendredi, dans un communiqué le président de Harvard, Alan Garber, précisant que cette décision « mettait en péril le futur de milliers d’étudiants » de l’université et servait « d’avertissement » à ceux qui avaient choisi les Etats-Unis pour étudier et « réaliser leurs rêves ».

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L’administration Trump a lancé une vaste offensive contre l’enseignement supérieur aux Etats-Unis, accusant les universités privées les plus prestigieuses, notamment Harvard et Columbia, d’avoir laissé prospérer l’antisémitisme et de n’avoir pas protégé suffisamment les étudiants juifs pendant les manifestations contre la guerre à Gaza, lancée par Israël après les attaques du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023. L’administration de Donald Trump avait coupé 2,7 milliards de dollars de subventions fédérales à Harvard, qui a refusé de se plier à une série d’exigences du président américain et attaqué en justice le gouvernement.

Le Monde avec AFP

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