Le ministère de l’éducation américain a annoncé dans un communiqué, vendredi 19 septembre, avoir placé l’université Harvard sous le statut de « surveillance renforcée des fonds » en raison de « préoccupations croissantes concernant [sa] situation financière ».
Selon le ministère, ce statut impose à la plus ancienne et prestigieuse université américaine d’utiliser désormais ses propres fonds pour avancer l’aide fédérale allouée aux étudiants avant de pouvoir récupérer ces sommes auprès de l’Etat.
« Les étudiants continueront à avoir accès au financement fédéral, mais Harvard devra couvrir les versements initiaux afin de garantir que l’université dépense les fonds publics de manière responsable », détaille le texte.
Le ministère exige en outre qu’Harvard « fournisse une lettre de crédit irrévocable de 36 millions de dollars ou une autre garantie financière jugée acceptable ».
« Ecran de fumée »
Cette nouvelle offensive contre l’institution survient quelque temps après une première victoire judiciaire de Harvard face à l’administration Trump, qui l’accuse de servir de vivier à l’idéologie « woke » et de ne pas avoir suffisamment protégé ses étudiants juifs lors des manifestations propalestiniennes.
Le 3 septembre, une juge de Boston a ordonné l’annulation du gel des quelque 2,6 milliards de financements décidé par le gouvernement. Dans sa décision, elle accuse l’administration d’avoir « utilisé l’antisémitisme comme écran de fumée » pour mener une attaque « idéologiquement motivée ».
Harvard, qui n’a pas réagi à la décision du ministère de l’éducation américain, a annoncé vendredi avoir commencé à récupérer une partie des fonds qui avaient été gelés. « Nous nous réjouissons du versement de 46 millions de dollars de financements à la recherche par le ministère de la santé. Il s’agit d’une première étape, et nous espérons voir tous nos financements rétablis de la part de toutes les agences de l’Etat », écrit l’institution dans un communiqué.