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ARTE.TV – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

Louis, un Français habitant au Portugal, prend de la morphine, des régulateurs du transit intestinal, des vitamines et de l’insuline. « L’ennemi a une mitrailleuse et moi, un couteau suisse. Dans ces conditions, la bataille n’est pas à armes égales. » L’ennemi ? Son cancer du pancréas, qui lui a déjà tracé un chemin vers la mort.

Lire le décryptage (en 2019) : Les chiffres inquiétants de l’addiction aux opiacés en France

Ses happy pills lui permettent de vivre chez lui plutôt que d’être dans un hôpital toute la journée. Résolu à « ne pas devenir esclave de la mort », Louis a pris sa décision. Il se rend en Suisse pour avoir recours à une mort assistée par injection létale. Juste avant l’injection, il ne bouge presque pas, sa peau est jaune.

En Suisse aussi, Patrick vit avec une lourde dépression qui lui a valu une hospitalisation. Lui prend de la sertraline, un régulateur d’humeur, et un médicament contre les angoisses. Ces sunshine pills lui ont permis de reprendre espoir en la vie : « J’étais tellement perturbé par ces idées sombres. Et maintenant, ça va beaucoup mieux. » La vie reprend son cours, entre chaque activité, il avale ses médicaments. Le chemin est tout de même long, semé d’embûches, ponctué de hauts et de bas.

Troubles mentaux

Tourné aux quatre coins du monde, des Etats-Unis au Niger, ce documentaire, réalisé par Arnaud Robert et Paolo Woods, met en lumière la puissance de la dépendance aux médicaments, vus par beaucoup comme des solutions miracles, mais aussi les nombreux troubles mentaux auxquels l’humanité doit faire face. Et comment elle les « soigne ».

Lire la critique de l’exposition (en 2021) : Article réservé à nos abonnés « Happy Pills », l’illusion du bonheur derrière les pilules

Addy, une jeune Américaine, a été diagnostiquée de trouble déficit de l’attention (TDA). Sans Adderall, elle ne peut pas se concentrer au lycée, et se sent perdue, anxieuse et distraite. Avant de commencer à prendre ses success pills, elle n’atteignait la moyenne dans aucune des matières. « Ce n’est pas ma chose préférée de prendre des médicaments tous les jours. Mais si ça m’aide, alors il faut continuer », dit-elle.

Homosexuel, Maris habite à Tel-Aviv, en Israël. Sa nouvelle pilule (PrEP) est censée réduire de 99 % le risque de contracter le VIH lors de rapports sexuels. Une control pill qui lui permet d’être serein.

Alzouma (à gauche), au Niger, dans le documentaire « Happy Pills », d’Arnaud Robert et Paolo Woods.

Alzouma, au Niger, n’a jamais reçu de prescription pour ses pilules contre la fatigue et la douleur. Aujourd’hui, il ne sait plus vivre sans tramadol lorsqu’il va vendre ses fruits colorés. « J’ai besoin de me sentir fort », explique-t-il. En Afrique de l’Ouest, la quantité de médicaments antidouleur illégaux est passée de 10 kilogrammes à 215 tonnes par an depuis 2017. Alzouma en est devenu esclave et ne peut plus faire sans. « Souvent, quand je rentre chez moi, je ne peux pas dormir sans pilule contre la fatigue. Mais bon, c’est la vie. »

Happy Pills, documentaire d’Arnaud Robert et Paolo Woods (Fr., 2022, 94 min). Disponible à la demande sur Arte.tv jusqu’au 4 août.

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