L’université de Guyane et le centre hospitalier régional ont acté, lundi 16 juin, la création du Centre hospitalier universitaire (CHU) de ce territoire ultramarin, avec l’objectif d’améliorer l’offre de soins et diminuer les évacuations sanitaires. Les deux institutions ont signé la convention hospitalo-universitaire formalisant la naissance du CHU en présence du ministre des outre-mer, Manuel Valls.
L’objectif du nouvel établissement est double : il doit permettre d’améliorer l’offre de soins et limiter le nombre d’évacuations sanitaires, chiffrées à 300 en 2024 du fait de spécialités absentes du territoire. Leur baisse constituera « l’un des indicateurs de réussite du CHU », a souligné auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Christophe Bouriat, directeur par intérim du CHU. « Malgré des indicateurs de santé moins bons que la moyenne hexagonale », la population locale est « sous consommatrice » de soins, a-t-il relevé. Un tiers des Guyanais a renoncé à un soin médical en 2019, selon l’Insee.
Afin de répondre à la problématique d’enclavement de la Guyane, en partie responsable de ces renoncements, la structure du CHU sera multisites, intégrant les trois hôpitaux de Cayenne, Kourou et Saint-Laurent, ainsi que les dix-sept centres de soins des communes isolées. Le but étant de ne pas concentrer toutes les filières à Cayenne, où vit un tiers des 300 000 habitants du territoire.
Une université qui forme jusqu’à l’internat
« Penser à une échelle multisites permettra une offre de soins cohérente, car le CHU est aussi un outil d’aménagement du territoire », a fait valoir le ministre des outre-mer, Manuel Valls, avant de signer la convention hospitalo-universitaire.
En Guyane, la création du CHU était une demande de longue date sur laquelle l’Etat s’était engagé dès 2017, lors de la signature de l’Accord de Guyane. Il a néanmoins fallu attendre 2021, en pleine crise du Covid, pour que la commande d’un CHU soit actée par le gouvernement.
Depuis, l’offre de soins s’est développée, notamment en neurologie et cardiologie. L’université de Guyane, élément de base du CHU, est aussi montée en puissance. Elle peut à présent former localement de la première année de médecine jusqu’à l’internat (septième année).
« La création du CHU n’est pas un luxe, mais une nécessité vitale. C’est un tournant majeur pour notre système de santé et la reconnaissance que la Guyane a les mêmes droits en santé et en formation que les autres territoires », a encore déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) Christophe Bouriat, après la signature de la convention.