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Le guide Michelin reste le premier des guides gastronomiques français. La société privée accumule plus de 70 millions de visiteurs uniques par an sur son site Internet − qui regroupe une cinquantaine de destinations et des chroniques culinaires en vingt-sept langues − et son rayonnement est décuplé par les réseaux sociaux.

Sa prédominance est également symbolique : Michelin réunit d’impressionnants bataillons de chefs à chacun de ses événements. Le plus attendu reste la cérémonie de remise des étoiles pour la France, organisée cette année à Metz, lundi 31 mars.

Pourtant, le Guide rouge reste un objet de défiance. Subjectivité, corruptibilité, prime aux candidats de la téléréalité… Nous avons repris les principaux soupçons en cinq questions, pour lever le voile, autant que possible, sur les pratiques réelles du Bibendum.

Le guide Michelin est-il fiable ?

C’est la principale question, et elle se posera longtemps. Depuis près d’un siècle qu’il publie des classements, le guide avance masqué. On ne sait pas qui sont ses inspecteurs, ni leur nombre, ni celui de leurs visites. Et ses critères restent flous : une étoile récompense « une cuisine d’une très grande finesse » ; deux étoiles, « une cuisine d’exception » ; trois étoiles, « une cuisine unique ». Ce qui facilite la propagation des rumeurs : Guy Savoy, qui a perdu sa troisième étoile parisienne en 2024, aurait été sanctionné pour sa proximité avec une sélection concurrente, La Liste ; Georges Blanc, récemment déclassé, aurait conservé longtemps son trois-étoiles dans l’Ain du fait de ses réseaux francs-maçons…

Le directeur du Michelin, Gwendal Poullennec, balaie ces soupçons. « Notre indépendance est totale, affirme-t-il. Nos inspecteurs, toujours plus nombreux, sont aujourd’hui d’une trentaine de nationalités différentes, travaillent pour nous à temps plein et peuvent, durant l’année, passer d’un pays à l’autre. » Les restaurants hexagonaux sont donc inspectés par des professionnels français et étrangers qui ont occupé des postes dans l’hôtellerie, la restauration ou la sommellerie durant une dizaine d’années avant de rejoindre le guide. « Nous les formons ensuite pendant deux à trois ans en les envoyant notamment dans des établissements de différentes catégories, parfois à l’étranger, ajoute Gwendal Poullennec. Chaque inspecteur justifie de 300 à 350 repas par an, parfois seul, parfois avec un autre inspecteur ou même avec un groupe de collègues. Nous payons tous leurs déplacements et leurs additions. »

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