Meilleures Actions
Histoires Web lundi, juin 30
Bulletin

Après plus de trois ans d’invasion de l’Ukraine par la Russie, Volodymyr Zelensky a signé un décret prévoyant le retrait de l’Ukraine de la convention d’Ottawa, qui interdit la production et l’utilisation de mines antipersonnel, a annoncé la présidence ukrainienne, dimanche 29 juin.

« Je décide de mettre en vigueur la décision du conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine du 29 juin 2025, sur le retrait de l’Ukraine de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction du 18 septembre 1997 », peut-on lire dans ce décret présidentiel. Il reste toutefois plusieurs étapes avant un retrait effectif : tout d’abord que le Parlement ukrainien, la Rada, vote en faveur d’une telle décision, puis que Kiev notifie ensuite l’ONU.

La convention d’Ottawa de 1997, signée par plus de 160 pays, interdit les mines antipersonnel, conçues pour être enterrées ou dissimulées dans le sol. Déclenchées au contact ou à proximité d’une personne, ces mines antipersonnel peuvent tuer ou provoquer de graves blessures. Ces engins restent souvent actifs après un conflit, empêchant ainsi le retour des populations.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Guerre en Ukraine : la fourniture de mines antipersonnel à Kiev par les Etats-Unis suscite des critiques

Mesure « difficile mais nécessaire », selon Kiev

L’Ukraine avait ratifié ce traité en 2005, mais pas la Russie, qui a envahi son territoire à partir de février 2022 et utilise ces mines. Le ministère des affaires étrangères ukrainien a qualifié dans un communiqué la mesure de « difficile » mais « nécessaire et proportionnée » au regard de « la priorité absolue qui est de défendre notre Etat contre l’agression brutale de la Russie ».

« Il s’agit d’une mesure que la réalité de la guerre exige depuis longtemps. La Russie n’est pas partie à cette convention et utilise massivement des mines contre nos militaires et nos civils », a déclaré Roman Kostenko, secrétaire de la commission de la sécurité nationale, de la défense et du renseignement du Parlement, sur sa page Facebook. « Nous ne pouvons pas être prisonniers d’un environnement dans lequel l’ennemi n’a aucune restriction », a-t-il ajouté, estimant que le recours aux mines antipersonnel permettra à l’Ukraine de mieux défendre son territoire alors que les offensives russes se sont multipliées ces derniers mois dans l’Est et le Nord.

En mars dernier, les trois pays baltes – Lituanie, Lettonie, Estonie – ainsi que la Pologne, tous alliés proches de l’Ukraine, avaient annoncé leur décision de quitter la convention d’Ottawa, des décisions alors déplorées par des ONG. Le Comité international de la Croix-Rouge avait dénoncé un « dangereux recul pour la protection des civils dans les conflits armés ».

Fin 2024, le président américain sortant, Joe Biden, avait autorisé la fourniture à l’Ukraine de mines antipersonnel pour l’aider à freiner l’avancée des Russes.

Lire aussi | La Lettonie quitte la convention d’Ottawa interdisant les mines antipersonnel

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.