Encore sonnés, samedi 15 février, par l’hostilité du discours du vice-président américain J. D. Vance prononcé la veille, à l’ouverture de la Conférence de Munich sur la sécurité, les Européens ont dû avaler de nouvelles couleuvres au cours de cette deuxième journée lorsque le général Keith Kellogg, envoyé spécial du président Donald Trump sur l’Ukraine, a expliqué très clairement que son pays n’avait pas l’intention d’inviter l’Europe à siéger à la table d’éventuelles négociations sur la fin de la guerre en Ukraine.
La nécessité pour l’Europe de reprendre l’initiative face à cette offensive américaine s’est fait de plus en plus sentir. En fin de journée, plusieurs responsables européens ont fait état, avec satisfaction, d’un projet de réunion des dirigeants des pays européens les plus concernés organisé par l’Elysée lundi matin à Paris, à laquelle participerait aussi le président du Conseil européen Antonio Costa.
Samedi matin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, surfant sur le sentiment général d’une rupture du front transatlantique, a appelé les Européens, dans un discours très volontariste accueilli par une ovation debout, à tirer les conséquences concrètes de ce qu’il voit comme un retrait américain de la sécurité de l’Europe. Le Vieux continent doit se rendre à l’évidence, a-t-il affirmé dans une atmosphère empreinte de gravité : la Russie ne veut pas la paix, et les Etats-Unis ne sont plus le partenaire historique et fiable qu’ils ont été. « Il y a quelques jours, Trump m’a parlé de sa conversation avec Poutine, a raconté M. Zelensky à la tribune. Pas une fois il n’a mentionné le fait que l’Amerique avait besoin de l’Europe autour de la table. Cela en dit long ».
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