Guerre en Ukraine : « Il n’y aura pas de paix ici », à Sloviansk et Kramatorsk, les espoirs et les craintes d’une poignée de main en Alaska

Pour gagner Sloviansk depuis Dnipro, il faut désormais prendre la longue route de contournement T0510, encombrée de camions et de véhicules militaires. Le lent grignotage de la région de Donetsk par les Russes coupe les axes de transport, les uns après les autres. Le long de cette étroite chaussée, autrefois secondaire, au revêtement en piteux état, on aperçoit des colonnes de fumée noire de tous côtés, témoignant des combats violents au nord de Pokrovsk, qui ont coupé la route habituelle T0514, mais aussi de frappes russes sur les arrières ukrainiens. En prévision de futures attaques de drones, des militaires montent des filets sur les dernières sections de la route.

L’arrivée à Sloviansk, qui se trouve à 40 kilomètres des positions russes avancées, réserve une surprise : les rues commerçantes du centre sont animées, la plupart des magasins sont ouverts, les terrasses de cafés sont occupées par des jeunes gens, le plus souvent des groupes de militaires ou des couples. Aucune tension n’est palpable dans l’air. Si une partie des habitants se prête de bonne grâce à une discussion sur les enjeux du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, vendredi 15 août en Alaska, d’autres refusent abruptement en pressant le pas. « Nous ne parlons pas aux médias ! », hurle presque un chauffeur de camion, comme s’il s’exprimait au nom des habitants de la ville.

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