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Ancien chef du service de renseignement extérieur ukrainien (SZRU), Oleksandr Lytvynenko, 52 ans, a pris la tête, en mars, du Conseil de défense et de sécurité nationale d’Ukraine (RNBO). Placé sous l’autorité directe du président ukrainien, cet organe a pour rôle de coordonner le travail des différents services de sécurité et la politique étrangère. De manière plus informelle, le RNBO joue aussi le rôle d’interface entre ces structures, la présidence et la société civile sur les sujets stratégiques. M. Lytvynenko a accordé un entretien exclusif au Monde lors d’une visite à Paris vendredi 6 septembre.

L’offensive de Koursk en territoire russe, lancée le 6 août, a-t-elle atteint ses objectifs ?

L’opération avait pour but d’empêcher l’invasion de la région de Soumy, d’irriter [Vladimir] Poutine et de remonter le moral des Ukrainiens. Elle continue et dépend maintenant de l’habileté de nos militaires. J’ai confiance en eux. Malheureusement, les Russes ont assez de réserves pour avancer sur Pokrovsk [dans la région de Donetsk]. Cela ne change pas la donne, mais c’est un succès significatif.

Des négociations de paix sont-elles envisageables dans le contexte actuel ?

La Russie n’est pas prête à des négociations substantielles. Le problème est de faire venir Poutine à la table des négociations. Les Russes ont une culture stratégique différente de celle des Occidentaux. Il n’est possible de discuter avec eux qu’en position de force. C’est pourquoi il faut nous aider à vaincre la Russie en nous armant. Sinon la guerre se poursuivra sur d’autres territoires. Nous continuons cependant à mettre en œuvre la formule de paix du président [Volodymyr] Zelensky, notamment en préparant le prochain Forum de la paix.

Quelle est votre mission en tant que secrétaire du RNBO ?

Notre rôle est d’aider le président Zelensky dans sa mission, qui est de garantir la sécurité nationale du pays. Nous lui fournissons des analyses et nous produisons des projets ou des décisions que nous lui remettons.

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A quelle fréquence rencontrez-vous le président Zelensky ?

Cela dépend de son emploi du temps, mais toutes les personnes qui s’occupent de la sécurité et de la guerre se rencontrent chaque semaine.

Comment évaluez-vous le travail de la propagande russe en Occident ?

La Russie a une grande expérience en matière de propagande depuis l’époque soviétique. Elle disposait d’un arsenal important d’instruments contre l’Occident : du mouvement pacifiste aux partis communistes. Aujourd’hui, la méthode ne consiste pas à dire que l’Occident est mauvais et que la Russie est bonne, mais de brouiller les esprits. Faire croire que tous ces pays mentent et sont mauvais afin de déstabiliser et de ruiner l’image de l’Occident. Lorsque tout est flou, ils peuvent faire passer leur récit. Pour lutter contre cette propagande, il faut combattre les fausses informations et mettre fin à l’anonymat sur l’Internet. Il existe aussi une solution simple : aider l’Ukraine à remporter la victoire dans cette guerre.

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