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Voici ce que l’on sait du début de compromis trouvé entre les Etats-Unis et l’Ukraine sur l’exploitation des richesses minières du pays en guerre, qui pourrait être signé vendredi 28 février à Washington, lors d’une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump. Qu’il s’agisse des montants en jeu ou des garanties de sécurité réclamées côté ukrainien, les contours en restent, pour l’instant, flous.

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• Un fonds commun américano-ukrainien

Le président américain avait dit vouloir une compensation de l’aide versée depuis trois ans par son pays, chiffrant le montant dû par Kiev à 500 milliards de dollars, soit environ quatre fois plus que l’assistance fournie jusqu’ici, quelque 120 milliards de dollars, selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale (IfW Kiel). Le chef de l’Etat ukrainien avait rejeté cette version de l’accord, refusant de signer un texte dont « dix générations d’Ukrainiens » devraient payer les conséquences. Cette somme a fini par disparaître du texte, selon une source à Kiev interrogée mardi par l’Agence France-Presse (AFP) et plusieurs médias.

Volodymyr Zelensky a confirmé mercredi que les revenus issus de l’exploitation des minerais dans le cadre de l’accord seraient déposés dans un fonds commun américano-ukrainien. Le montant final n’a pas été évoqué par le président Zelensky, qui affirme que Kiev et Washington « pourront parler des garanties de sécurité et des montants spécifiques » dans un accord détaillé, qui doit suivre ce premier « accord-cadre ».

Selon les termes du texte, l’Ukraine reversera 50 % des revenus futurs issus de l’exploitation des ressources naturelles appartenant à l’Etat et des infrastructures concernées, a de son côté déclaré mercredi le premier ministre, Denys Chmyhal, à la télévision ukrainienne. Selon The Financial Times, le projet exclut les ressources minérales qui contribuent déjà au budget de l’Etat ukrainien, « ce qui signifie qu’il ne couvrirait pas les activités existantes de Naftogaz ou d’Ukrnafta, les plus grands producteurs de gaz et de pétrole d’Ukraine ». Selon The New York Times, le fonds serait par ailleurs conçu pour réinvestir une partie des revenus en Ukraine.

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• Flou sur la sécurité

Du point de vue de l’Ukraine, une condition-clé pour donner l’accès de ses ressources à ses alliés est d’obtenir des garanties de sécurité devant dissuader la Russie de toute nouvelle invasion après un éventuel accord de cessation des hostilités. M. Zelensky veut demander si le président Trump compte « arrêter » ou non l’aide à son pays. Autre demande ukrainienne : des soldats de maintien de la paix, en cas de cessez-le-feu. Mais les Etats-Unis ont rejeté cette option, tout en étant favorables à un déploiement d’Européens.

Au final, l’accord sur les minerais comporterait une référence à la sécurité de l’Ukraine, mais pas de garanties concrètes. « Le gouvernement des Etats-Unis soutient les efforts de l’Ukraine pour obtenir les garanties de sécurité nécessaires à l’instauration d’une paix durable », peut-on lire dans un texte diffusé par des médias ukrainiens mercredi et présenté comme les termes du contrat. Des discussions sont encore en cours sur ce point, selon les propos d’un haut responsable ukrainien cités par l’AFP.

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• Pas de précisions sur quels gisements et minerais

L’Ukraine concentrerait quelque 5 % des ressources minières mondiales, mais celles que Donald Trump convoite sont pour la plupart inexploitées, difficiles à extraire, ou de facto sous contrôle russe, car dans des territoires occupés.

Le pays dispose en particulier de trois minerais stratégiques : le manganèse (8e producteur mondial, selon World Mining Data), le titane (11e) et le graphite (14e), indispensable aux batteries électriques. De ce dernier minerai, l’Ukraine concentre « 20 % des ressources mondiales estimées », note le Bureau français de recherches géologiques et minières. Cette nation est également, selon cette source, « un des principaux pays d’Europe en matière de potentiel » d’exploitation du lithium.

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L’Ukraine assure avoir « parmi les plus vastes ressources » de lithium en Europe mais, selon le gouvernement, rien n’est extrait « à ce jour ». Exploiter ces gisements implique des investissements considérables. Par exemple, selon le gouvernement ukrainien, l’exploitation du dépôt de Novopoltavka dans la région de Zaporijia, occupée par l’armée russe, requerrait, à elle seule, 300 millions de dollars d’investissement.

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