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Les présidents congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame, participent samedi 8 février à un sommet régional à Dar es Salaam, en Tanzanie, pour trouver une issue au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où progressent le groupe armé antigouvernemental M23 (Mouvement du 23 mars) et ses alliés rwandais.

Ce sommet conjoint des huit pays membres de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (EAC) et des 16 pays membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a été convoqué après la prise éclair de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, par le M23 et les troupes rwandaises. M. Kagame est arrivé samedi matin au sommet, tandis que la présidence congolaise a confirmé vendredi soir la participation de M. Tshisekedi. Les présidents du Kenya, de Somalie, d’Ouganda, de Zambie et du Zimbabwe étaient présents au sommet.

Le président kényan, William Ruto, a appelé toutes les forces armées présentes dans l’est de la RDC à un « cessez-le-feu immédiat ». Il a également appelé le M23 à « cesser toute progression » et « les forces armées de la RDC à cesser toute mesure de représailles ».

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Crainte d’un embrasement régional

Depuis la chute de Goma la semaine dernière, au prix d’affrontements meurtriers et d’une dégradation d’une situation humanitaire déjà catastrophique, le conflit s’est installé dans la province voisine du Sud-Kivu. La peur s’est emparée du chef-lieu, Bukavu. Des combats ont eu lieu vendredi à moins de 70 km, selon des sources sécuritaires et locales. Des banques et des écoles ont été fermées. De nombreux habitants ont déjà quitté la ville.

Plusieurs pays voisins de la RDC redoutent un embrasement régional. Depuis le début du conflit il y a plus de trois ans, une demi-douzaine de trêves et cessez-le-feu ont été signés, avant d’être systématiquement rompus. Les tentatives de médiation, notamment de l’Angola et du Kenya, ont jusqu’ici échoué. Kinshasa réclame auprès de la communauté internationale des sanctions contre le Rwanda, mais aucune décision n’a été prise à ce stade.

Une réunion ministérielle s’est tenue vendredi en amont du sommet dans la capitale économique tanzanienne. « Nous avons une occasion en or, nous EAC et SADC, pour aider le peuple de la République démocratique du Congo », a déclaré vendredi le ministre des affaires étrangères kényan, Musalia Mudavadi.

Le chef de la diplomatie kényane a appelé à une fusion des processus de paix initiés d’une part par le Kenya et d’autre part par l’Angola. De son côté, le ministère des affaires étrangères rwandais a « salué le sommet conjoint proposé » tout en affirmant avoir « systématiquement plaidé en faveur d’une solution politique au conflit en cours ».

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Appels à un « cessez-le-feu »

Excepté un appel au « cessez-le-feu », les positions des deux organisations paraissent toutefois éloignées. La semaine dernière, les dirigeants de la SADC, dont fait partie la RDC, ont « réaffirmé » leur « engagement indéfectible à continuer de soutenir Kinshasa dans sa quête de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale ».

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L’EAC, à laquelle appartiennent la RDC et le Rwanda, a «  exhorté le gouvernement de Kinshasa à engager le dialogue avec tous les acteurs, dont le M23 ». Ce que la RDC a jusqu’ici refusé.

Le retrait de la mission de la SADC (Samidrc), déployée depuis 2023 dans l’est de la RDC, est souhaité par le président rwandais, Paul Kagame, pour qui la Samidrc n’est « pas une force de maintien de la paix » et n’a « pas sa place dans cette situation ».

L’est de la RDC est riche en ressources naturelles (notamment le tantale et l’étain, massivement utilisés dans les batteries et les équipements électroniques, et l’or) et Kinshasa accuse Kigali de vouloir les piller. Le Rwanda nie et affirme vouloir éradiquer de la région des groupes armés, notamment créés par d’ex-responsables hutu du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, qui menacent selon lui sa sécurité.

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Le Monde avec AFP

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