Le « risque de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité » pendant la guerre au Soudan reste « très élevé », a averti lundi 23 juin la conseillère spéciale par intérim du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres, pour la prévention du génocide, Virginia Gamba.
Elle est inquiète des attaques fondées sur l’appartenance ethnique menées par les Forces de soutien rapide (FSR). « Les groupes Zaghawa, Masalit et Four » sont visés, précise-t-elle. « Les attaques continues et ciblées contre certains groupes ethniques, en particulier dans les régions du Darfour et du Kordofan, sont particulièrement préoccupantes », a-t-elle déclaré au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, à Genève.
Dizaines de milliers de morts
La guerre civile soudanaise déchire le pays depuis avril 2023. Ce conflit opposant l’armée régulière soudanaise aux FSR paramilitaires a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 13 millions de personnes, plongé une partie du pays dans la famine et a favorisé une épidémie de choléra.
L’ONU considère cette guerre comme la pire crise humanitaire actuelle : « Les deux parties ont commis de graves violations des droits humains », dit-elle.
Rejet de la plainte
En mai, la Cour internationale de justice – plus haute juridiction de l’ONU – a rejeté la plainte du Soudan accusant les Emirats arabes unis de complicité de génocide à l’encontre de la communauté Masalit, en raison de leur soutien présumé aux FSR. Des accusations démenties par les Emirats.
La cour s’est déclarée « manifestement incompétente » pour statuer sur cette affaire.