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La famine menace plusieurs zones au sud de Khartoum, la capitale soudanaise, a averti mardi 10 juin le Programme alimentaire mondial (PAM), appelant à une réponse internationale immédiate. Le PAM a constaté des niveaux « sévères » de faim à Djebel Aulia, une ville située à environ 40 km au sud de Khartoum, explique Laurent Bukera, directeur de l’organisation au Soudan. « Les besoins sont immenses », souligne-t-il après son retour de l’Etat de Khartoum, où le PAM a ouvert une nouvelle antenne à Omdourman, ville jumelle de la capitale, sur le rivage opposé du Nil.

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« Nous avons vu des destructions généralisées, un accès limité à l’eau, aux soins de santé et à l’électricité, ainsi qu’une épidémie de choléra. Dans certaines parties de la ville, la vie reprend mais de nombreux quartiers restent abandonnés, comme une ville fantôme », raconte Laurent Bukera : « Plusieurs zones au sud de la ville se trouvent face à un haut risque de famine. » Il exhorte la communauté internationale à « agir immédiatement en augmentant les financements pour stopper la famine dans les zones les plus touchées et en investissant dans la reconstruction du Soudan. »

Depuis avril 2023, la guerre civile qui oppose l’armée régulière soudanaise et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué la plus grave crise humanitaire dans le monde, selon l’ONU. Les FSR ont perdu le contrôle de la capitale en mars. Laurent Bukera a mis en garde qu’avec le retour des déplacés dans des zones fortement endommagées comme Khartoum, la pression sur les ressources, qui sont déjà sursollicitées, va s’intensifier. Cette situation « inquiète profondément » le PAM, qui estime qu’il est « crucial et urgent » de répondre aux besoins élémentaires de la population, notamment en nourriture.

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La famine a été déclarée dans cinq zones à travers le Soudan, comprenant trois camps de déplacés près d’El-Fasher (sud-ouest). Faute de données fiables, l’ONU n’a pas été en mesure de déclarer officiellement la famine à El-Fasher, dernière capitale régionale du Darfour à ne pas être tombée aux mains des FSR, ce qui ne veut pas dire que les gens n’y meurent pas déjà de malnutrition. A travers le pays, près de 25 millions de personnes souffrent d’une insécurité alimentaire grave.

Le Monde avec AFP

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