Une frappe israélienne a fait des dizaines de victimes, samedi 19 octobre au soir, dans la bande de Gaza. « Les équipes de la défense civile ont retrouvé 73 morts et un grand nombre de blessés », a déclaré, à l’Agence France-Presse (AFP), Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile, ajoutant que des personnes se trouvaient sous les décombres.
La frappe a eu lieu dans une zone résidentielle de Beit Lahya, dans le nord du territoire palestinien, où Israël mène une nouvelle offensive contre le Hamas. L’armée israélienne a affirmé que le bilan donné par les autorités de Gaza « ne correspond pas » à leurs informations, notamment « les munitions utilisées et la précision d’une frappe sur une cible du Hamas ».
Avant cette frappe, la défense civile avait fait état de « plus de 400 morts » dans le nord de la bande de Gaza depuis l’offensive lancée par l’armée israélienne, le 6 octobre, pour empêcher, selon elle, le Hamas de reconstituer ses forces. « Des nouvelles épouvantables en provenance du nord de Gaza, où les Palestiniens continuent de subir des horreurs indescriptibles sous le siège des forces israéliennes », a dénoncé Joyce Msuya, la cheffe intérimaire de l’ONU pour l’aide humanitaire.
L’offensive israélienne à Gaza a coûté la vie à au moins 42 519 Palestiniens, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la santé du gouvernement du Hamas.
L’armée israélienne a, elle, annoncé la mort de deux soldats dans le nord de Gaza, ce qui porte à 357 le nombre de militaires tués dans ce territoire depuis le début de son offensive terrestre, le 27 octobre 2023.
Nouvelles craintes d’une escalade militaire
Plus tôt samedi, un drone a été lancé à Césarée dans le centre du pays, vers la résidence privée du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, mais ni lui ni son épouse ne s’y trouvaient, a fait savoir son bureau, alors que l’armée a dénombré au moins 200 projectiles tirés du Liban voisin.
« Le Hezbollah, allié de l’Iran qui a tenté de m’assassiner, moi et ma femme, a fait une grave erreur, a dit M. Nétanyahou dans un communiqué. Je dis aux Iraniens et à leurs partenaires de l’axe du Mal : quiconque essaie de faire du mal aux citoyens d’Israël paiera un prix élevé. »
Ces accusations amplifient les craintes d’une escalade militaire au Proche-Orient, alors qu’Israël a maintes fois menacé de riposter à une attaque de missiles le 1er octobre de l’Iran, son ennemi juré, et mène la guerre à la fois contre le Hamas, à Gaza, et contre le Hezbollah, au Liban.
Malgré les coups infligés aux deux mouvements islamistes avec la mort de leurs dirigeants tués par Israël, ces alliés de l’Iran ont juré de continuer le combat contre leur ennemi israélien. Le Hezbollah n’a pas revendiqué le tir de drone contre la résidence de M. Nétanyahou, mais la mission iranienne à l’ONU a affirmé que le mouvement libanais était derrière l’attaque.
Israël appelle à évacuer deux quartiers au sud de Beyrouth
Depuis mi-septembre et après un an d’échanges de tirs à la frontière, l’armée israélienne mène d’intenses frappes aériennes contre le Hezbollah au Liban. Israël a demandé, dimanche matin, aux habitants de deux quartiers de la banlieue sud de Beyrouth d’évacuer, en prévision d’une attaque contre deux immeubles hébergeant, selon elle, des « installations et [des] intérêts affiliés au Hezbollah ». Ces immeubles sont situés dans les quartiers de Haret Hreik et de Hadath Beyrouth, a dit l’armée israélienne dans un message à la population.
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« Pour votre sécurité et celle des membres de votre famille, vous devez évacuer immédiatement le bâtiment et les bâtiments adjacents, et vous en éloigner sur une distance d’au moins 500 mètres », a-t-elle ajouté, photos satellites des deux immeubles à l’appui.
Samedi, l’armée israélienne a dit avoir frappé des caches d’armes du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth. Des frappes ont aussi visé un secteur au nord de Beyrouth, ainsi que l’est et le sud du Liban. Le Hezbollah a, lui, revendiqué des tirs de roquettes sur le nord d’Israël. Les secours israéliens ont fait état d’un mort près de la ville côtière d’Acre.
Israël, qui mène, depuis le 30 septembre, une offensive terrestre dans le sud du Liban, dit vouloir neutraliser le Hezbollah dans cette région pour permettre le retour chez eux de quelque 60 000 déplacés du nord d’Israël, cibles des roquettes du parti chiite.
La mission de maintien de la paix de l’ONU (Finul), déployée dans le sud du Liban, accuse, elle, Israël de viser ses positions. L’une d’entre elles, « qui n’avait pas pu recevoir d’approvisionnement depuis le 29 septembre en raison des routes bloquées » et n’avait plus d’eau depuis vendredi, a pu être réapprovisionnée dans la soirée, a annoncé la force de maintien de la paix.
Au moins 1 454 personnes ont été tuées au Liban depuis l’intensification des frappes israéliennes le 23 septembre, d’après un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Mi-octobre, l’ONU recensait près de 700 000 déplacés.