Le seul otage vivant ayant la nationalité américaine encore retenu dans la bande Gaza devrait recouvrer la liberté prochainement, alors que le président américain, Donald Trump, doit se rendre au Moyen-Orient – Arabie saoudite, Qatar et Emirats arabes unis – du 13 au 16 mai.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé, dimanche 11 mai, son intention de libérer, à une date non précisée, l’Israélo-Américain Edan Alexander, après avoir fait état de négociations directes avec les Etats-Unis, à Doha. « Edan Alexander sera libéré dans le cadre des efforts déployés en vue d’un cessez-le-feu, de l’ouverture des points de passage et de l’entrée de l’aide et des secours à notre peuple à Gaza », a déclaré le Hamas dans un communiqué.
Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a salué une « nouvelle monumentale », disant espérer que cette libération soit « la première des dernières étapes nécessaires à la fin [du] conflit brutal » qui oppose Israël et le Hamas depuis plus d’un an et demi.
Nétanyahou annonce des négociations « sous le feu »
Aujourd’hui âgé de 21 ans, Edan Alexander avait été enlevé, alors qu’il servait dans une unité d’élite dans le sud d’Israël, lors de l’attaque sans précédent sur le sol de l’Etat hébreu menée le 7 octobre 2023 par le Hamas, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza. Sa famille a dit, dans un communiqué, attendre sa libération « dans les prochains jours ».
« Les Etats-Unis ont informé Israël de l’intention du Hamas de libérer l’otage israélo-américain comme un geste envers les Américains, sans conditions » et que « des négociations devraient suivre pour la libération des autres otages (…) », a déclaré, de son côté, le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, dans un communiqué. « Selon la politique israélienne, les négociations se dérouleront sous le feu avec l’engagement d’atteindre tous les objectifs de la guerre », a-t-il ajouté.
De leur côté, l’Egypte et le Qatar, qui assurent la médiation dans les pourparlers entre le Hamas et Israël, ont salué l’annonce du mouvement palestinien, qualifiée de « geste de bonne volonté et une étape encourageante ».
Le Hamas s’est aussi dit « prêt à entamer immédiatement des négociations intensives en vue de parvenir à un accord définitif sur l’arrêt de la guerre, l’échange [d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens], la gestion de Gaza par un organisme indépendant (…) en plus de la reconstruction et de la fin du siège ».
Début mars, les Etats-Unis, qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, avaient fait état de premiers contacts directs avec le mouvement palestinien, menés par l’envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, après consultation avec Israël.
Douze morts dans des frappes israéliennes dimanche
Après une trêve de deux mois, Israël a repris, le 18 mars, son offensive dans la bande de Gaza, s’emparant de vastes régions. Son armée interdit, depuis le 2 mars, l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire, où elle assiège les quelque 2,4 millions d’habitants confrontés à une situation humanitaire catastrophique avec des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.
Un cessez-le-feu entre le 19 janvier et le 17 mars avait permis de sortir de la bande de Gaza trente-trois otages israéliens – dont huit morts – en échange de la libération de quelque 1 800 prisonniers palestiniens. Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas sont au point mort. Israël a annoncé le 5 mai un plan de « conquête » de l’enclave palestinienne prévoyant un déplacement interne de sa population.
Lundi matin, la défense civile à Gaza a fait état d’« au moins » dix morts, dont plusieurs femmes et enfants, dans une frappe aérienne israélienne nocturne contre une école abritant des déplacés à Jabalia, dans le nord de l’enclave.