Une mobilisation très importante est attendue jeudi pour la journée d’action intersyndicale, de l’ordre de celles contre la réforme des retraites en 2023, a fait valoir, mardi 16 septembre, auprès de l’Agence France-Presse, une source sécuritaire. Mardi, plus de 250 cortèges avaient été déclarés et d’autres pourraient l’être d’ici à jeudi, a précisé cette source.
Défilés et rassemblements syndicaux
Les rassemblements sont prévus dans toute la France : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Rennes, Lille, Montpellier, Nîmes, Perpignan. Une carte interactive des manifestations publiée par la CGT recense les lieux et horaires des manifestations dans chaque département.
Le dispositif de sécurité sera du même ordre que celui mis en place le 10 septembre, soit environ 80 000 policiers et gendarmes accompagnés du déploiement des engins blindés Centaure de la gendarmerie et de canons à eau. A Paris, comme lors de chaque journée d’action d’ampleur, les lieux emblématiques du pouvoir tels que l’Elysée, Matignon, l’Assemblée nationale ou le Sénat feront l’objet d’une protection renforcée.
Transports
Le ministre des transports démissionnaire, Philippe Tabarot, a annoncé mardi que 3 TER sur 5 et 9 TGV sur 10 circuleront jeudi, journée de grève nationale contre les mesures budgétaires annoncées par l’ex-premier ministre, François Bayrou, en juillet. « Des perturbations plus importantes sont à prévoir sur les lignes Intercités », a prévenu Philippe Tabarot, évoquant un train sur deux en circulation « sur ces lignes ».
Le trafic sera « très perturbé » dans le métro parisien et « perturbé » sur certaines lignes de train d’Ile-de-France jeudi, a par ailleurs expliqué le ministre. Dans le métro, à l’exception des lignes automatiques, la RATP ne prévoit d’assurer le trafic qu’aux « heures de pointe », a précisé la régie sur son site Internet.
Les quatre syndicats majoritaires de la RATP, la CGT, FO, UNSA Mobilité et la CFE-CGC, ont appelé à la grève, Force ouvrière appelant à « l’arrêt immédiat du démantèlement du groupe RAPT par IDFM [Ile de France Mobilité] » et à une « journée noire » sur les lignes parisiennes.
Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA), principal syndicat des contrôleurs aériens français (qui représente 60 % des voix dans la profession) a reporté sa grève prévue jeudi faute d’interlocuteur au gouvernement pour faire aboutir ses revendications. Un préavis de grève du 7 au 9 octobre a ainsi été déposé à la levée du prévis du 18 septembre.
Ecoles
La FSU-SNUipp, premier syndicat du primaire, prévoit qu’un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes jeudi, dans le cadre de la mobilisation nationale pour contester les mesures budgétaires annoncées cet été, a-t-elle précisé mardi à l’AFP. « Nos premiers chiffres font état d’un tiers de grévistes pour les enseignants du primaire de l’école publique », a expliqué Aurélie Gagnier, cosecrétaire générale et porte-parole de la FSU-SNUipp.
Les organisations syndicales – CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires – appellent à faire grève et manifester jeudi contre des mesures budgétaires qu’elles qualifient de « brutales » et que le nouveau premier ministre n’a pour l’heure pas écartées. « L’école publique a urgemment besoin de moyens à la hauteur et d’un véritable budget », a insisté la FSU-SNUipp dans un communiqué publié mardi.
Selon une enquête de rentrée menée par ce syndicat, au sein des 6 063 écoles qui ont répondu, près de 3 000 classes ne disposaient pas d’un enseignant affecté pour l’année scolaire. Plus de 80 % des établissements ont, par ailleurs, déclaré avoir au moins une classe avec plus de 22 élèves, et 57 % avoir au moins un élève sans AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap) à ses côtés, a-t-elle précisé dans son communiqué.