Des troupeaux de buffles dérivant dans des eaux brunâtres tourbillonnantes, des maisons totalement submergées, les terres fertiles anéanties… Le Pendjab offre un spectacle de souffrance et de désolation. Cette région à cheval entre l’Inde et le Pakistan, véritable grenier à riz et à blé pour les deux pays, connaît sa mousson la plus dévastatrice depuis près de quatre décennies, avec 74 % de précipitations en plus de la moyenne normale. Quatre rivières sont en crue, Sutlej, Ravi, Beas et Chenab. Les clôtures métalliques le long de la frontière ont été emportées, et des dizaines de postes de contrôle ont dû être abandonnés par la police.
Le bilan économique et humain s’alourdit chaque jour. L’Inde compte déjà une quarantaine de morts et 350 000 personnes affectées. Les 23 districts de l’Etat du Pendjab sont affectés, 1 400 villages inondés et plus de 150 000 hectares agricoles ont été détruits. Le gouvernement régional, dirigé par l’opposition, a déclaré tout le Pendjab zone sinistrée et demande au gouvernement central de Narendra Modi un plan d’aide exceptionnel.
Dans le village de Dharamkot Randhawa, à 1,5 kilomètre de la frontière avec le Pakistan et à 1 kilomètre du Ravi, « pas un centimètre de terre n’a été épargné », indique un avocat d’Amritsar, dont la famille possède une exploitation agricole dans cette localité. Jamais ce trentenaire n’avait été témoin de telles scènes de dévastation dans son village d’origine : « Plusieurs bâtiments agricoles d’une autre ferme se sont effondrés, quelque 9 500 poules sont mortes, il y a des cadavres d’animaux partout et une odeur de putréfaction. »
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