Qui se souvient de Panic Room (ou Chambre forte en québécois) ? Dans ce thriller de David Fincher (2002), une femme s’enferme avec sa fille dans une pièce sécurisée de sa maison, afin d’échapper à une tentative de cambriolage. Pour les investisseurs, en cas de panique sur les marchés financiers, le même concept existe : cela s’appelle l’or.
A chaque crise, le métal jaune franchit de nouveaux sommets : grâce au président américain, Donald Trump, il en a escaladé plusieurs. Mardi 22 avril, l’once d’or (soit 31 grammes) a brièvement touché la barre historique de 3 500 dollars (3 070 euros). Le seuil de 3 000 dollars avait été atteint le 14 mars seulement, c’est dire la puissance du mouvement haussier actuel. Pour mémoire, les 2 000 dollars avaient été franchis pour la première fois en août 2020, durant la pandémie de Covid-19, et les 1 000 dollars restent un doux souvenir associé à la crise des subprimes, en mars 2008.
Les acheteurs se ruent sur l’or pour échapper aux turbulences engendrées sur les marchés par la guerre commerciale lancée par le président américain, puis ses attaques contre Jerome Powell, le gouverneur de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine, qu’il ne juge pas assez prompt à baisser les taux. Même si M. Trump a affirmé, mardi 22 avril dans la soirée, qu’il n’avait nulle intention de limoger M. Powell, pas sûr que les investisseurs pointent leur nez de sitôt hors de leur panic room. D’autant plus que l’autre grande valeur refuge, les bons du Trésor américain, précisément, ne semble plus si sûre quand le président américain ne se gêne pas pour menacer l’indépendance de la Fed.
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