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Le gouvernement Barnier nommé le 21 septembre a le sens du symbole, voire du symbolique. Ainsi, il a beau être le plus à droite depuis au moins douze ans, le premier des ministres dans l’ordre protocolaire est Didier Migaud, l’actuel président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Le nouveau ministre de la justice est le seul membre du nouveau cabinet issu de la gauche. Il a en effet été député socialiste de 1988 à 2010, date à laquelle il a été nommé par Nicolas Sarkozy président de la Cour des comptes.

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« Même si Didier Migaud a prouvé son dévouement au service public, que la justice est quelque chose d’important, c’est vrai que la ficelle de communication est un peu grosse », note le politologue, chercheur au CNRS et au Cevipof Bruno Cautrès. Quand le ministre de la justice est en tête de l’ordre protocolaire – c’est rare –, c’est le fait de gouvernement de droite : Chirac II (1986-1988) et Juppé (1995-1997).

Le politologue voit dans les intitulés choisis la marque de « l’alliage entre macronisme résiliant et une droite ressuscitée ». Avec les mots-clefs de chacun : « simplification administrative » et « accès aux soins » pour les uns, « territoires » pour les autres. Le ministère du partenariat avec les territoires et de la décentralisation (Catherine Vautrin, Renaissance, RE) en est un symbole. Il prend certains portefeuilles qui ne lui étaient pas rattachés jusque-là. C’est le cas des transports (François Durovray, LR), qui était depuis 2007 systématiquement rattaché à un ministère lié à l’environnement. Le commerce et l’artisanat (Françoise Gatel, UDI) étaient plus traditionnellement rattachés à Bercy dans le passé.

Le budget sous l’autorité directe du premier ministre

Ce ministère, le deuxième dans l’ordre protocolaire, paraît donc devoir prendre une importance tout à fait nouvelle. Après sept années de gouvernements macronistes perçus comme parisiens, coupés des territoires, la tonalité est donnée aussi avec l’entrée de neufs de sénateurs, issus donc de la « chambre des collectivités ». On peut même y ajouter Valérie Létard (ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, UDI), qui n’est passée du Sénat à l’Assemblée que lors des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.

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Le ministre de l’économie (Antoine Armand, RE) perd le portefeuille de l’énergie (Olga Givernet, RE), sa spécialité, qui retourne du côté de la transition écologique, où il se trouve presque sans discontinuer depuis 2007. C’était pourtant un des marqueurs du gouvernement Attal, une preuve du volontarisme de l’exécutif dans sa relance de la filière nucléaire. Plus significatif encore : le ministère de l’économie est amputé de sa partie budget (Laurent Saint-Martin, RE), qui n’avait déjà plus de ministère de plein exercice depuis 2020. Le budget sera même directement sous l’autorité du premier ministre Michel Barnier. C’est une première depuis Raymond Barre. Mais, à l’époque, il cumulait son rôle de chef de gouvernement avec celui de ministre de l’économie (1976-1978).

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