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Histoires Web vendredi, septembre 20
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Il est un peu moins de 20 heures, jeudi 19 septembre, quand la berline de Michel Barnier pénètre dans la cour de l’Elysée. Enfin. Après quinze jours d’intenses tractations en coulisses ponctuées de coups de sang, de portes qui claquent et de menace de démission, le premier ministre, lèvres pincées, vient remettre à Emmanuel Macron la liste des ministres de son futur gouvernement.

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Respectant l’échéance qu’il s’était fixée, l’ancien commissaire européen de 73 ans, décrit comme sûr de lui, pense avoir abouti à une équipe « paritaire », reflet des grands équilibres d’une Assemblée bigarrée. Rue de Varenne, on se satisfait de la nomination de gens « compétents ». Trente-huit ministres, dont seize de plein exercice, sont prévus, aux dires des éléments éventés par les chefs de groupe et de partis représentés dans la future coalition.

Aux postes-clés se trouveraient sept représentants d’Ensemble pour la République (EPR), le camp macroniste, trois membres des Républicains (LR), deux MoDem, le parti de François Bayrou, et un Horizons, la formation d’Edouard Philippe. Une équipe « prête à agir », clame Matignon, chargeant le président de la République de « prendre ses responsabilités » pour avaliser la liste soumise.

Edouard Philippe, chef de file d’Horizons, dans la cour de l’Hôtel de Matignon, à Paris, le 19 septembre 2024.

Ni « blocage » ni « oukase »

Aucune annonce officielle n’a été faite dans la soirée de jeudi. Mais l’Elysée laisse entendre que le président de la République, qui promet de ne plus s’immiscer dans les moindres détails de l’exercice du pouvoir, validera la copie déposée sur son bureau. Il n’y aura ni « blocage » ni « oukase », assure-t-on rue du Faubourg-Saint-Honoré.

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Sauf coup de théâtre, l’annonce du prochain gouvernement n’est donc qu’une question d’heures. « Il sera présenté avant dimanche, au regard des vérifications déontologiques habituelles », a fait savoir Matignon, après l’échange qualifié de « constructif » entre le premier ministre et le président de la République.

Mais dès jeudi soir, le suspense n’était plus de mise. Sans craindre de briser le protocole républicain, les équipes de Laurent Wauquiez, le président du groupe La Droite républicaine à l’Assemblée nationale, et celles de Gabriel Attal, à la tête des députés EPR, ont ébruité les noms des ministres de leur camp appelés à siéger au gouvernement.

Ces premiers éléments montrent que le très méthodique Michel Barnier a pioché dans le vivier de chaque famille politique pour arrêter son casting sans chercher, comme il le promettait, « l’esbroufe » ou le spectaculaire. Si le premier ministre revendique une « rupture », le profil de son équipe ressemble diablement à la précédente, pimentée de poids lourds du parti Les Républicains (LR) supplémentaires. Comme une confirmation de la droitisation du mandat d’Emmanuel Macron.

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