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Naviguer avec des vents contraires, Catherine Vautrin connaît. En 2006, elle est ministre déléguée à la cohésion sociale et à la parité dans le gouvernement de Dominique de Villepin. L’exécutif est impopulaire, laminé par la crise sociale du contrat première embauche, et s’achemine exsangue vers la présidentielle, moins d’un an plus tard. La France a perdu en finale de la Coupe du monde de football ; Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal occupent l’espace politique ; le gouvernement est inaudible. Dans le portrait que lui consacre alors Libération, la ministre lance, bravache : « Il faut jouer le match jusqu’au bout. Il y a encore des choses à faire. »

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Nommée ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin, 64 ans, retrouve un climat politique tout aussi précaire : un exécutif fragile, sans majorité et menacé à tout moment de la censure de l’Assemblée nationale. Tandis que les Français ont encore la tête aux Jeux olympiques, la course à la présidentielle de 2027 a débuté.

En 2004, Jean-Louis Borloo, ministre du travail, avait prévenu sa secrétaire d’Etat : « Le temps est compté, tu n’as pas une seconde, tu ne sais pas quand ça s’arrête, tu regretteras de toute façon de ne pas avoir été assez vite. » Catherine Vautrin sait qu’il ne faut pas traîner.

Elle ne l’a jamais fait. Choquée par la victoire du socialiste François Mitterrand à la présidentielle de 1981, elle s’engage en politique en rejoignant, à 21 ans, le parti de Jacques Chirac, le Rassemblement pour la République. Deux ans plus tard, elle est déjà conseillère municipale à Reims (Marne), ville où elle est née en 1960. En parallèle, elle mène une carrière dans une compagnie d’assurances américaine, dont elle gravit rapidement les échelons pour devenir directrice du marketing et du développement.

« C’est du carré »

Macronienne avant l’heure, elle n’hésite pas à prendre son risque. Elle devient députée UMP de la Marne en 2002 contre le candidat désigné par son camp, puis tente de conquérir Reims en 2008 de la même manière – mais en vain, cette fois-ci. La droite chiraquienne manque de femmes, et l’on remarque vite cette députée réputée discrète, travailleuse et solide : elle entre dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en 2004, comme secrétaire d’Etat à l’intégration, puis aux personnes âgées, avant d’être chargée de la cohésion sociale et de la parité sous le premier ministre Dominique de Villepin.

Elle que l’on dit « déterminée et volontaire » construit un parcours national (ministre, députée de 2002 à 2004, puis vice-présidente de l’Assemblée nationale de 2007 à 2017). Au gré des alternances, elle se replie à Reims, dont elle fait un fief. Présidente du Grand Reims de 2014 à 2024, présidente du conseil d’administration de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU) de 2022 à 2024. « Vautrin, c’est du carré. Elle avance façon char d’assaut », confiait en début d’année son ancien collègue Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale, Julien Aubert.

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