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Sénatrice de la Seine-Maritime depuis 2014, rattachée aux Républicains, Agnès Canayer fait son entrée au gouvernement Barnier en tant que ministre déléguée à la famille et à la petite enfance. Juriste de formation, elle est placée sous l’autorité de Paul Christophe, nommé samedi 21 septembre ministre des solidarités, de l’autonomie et de l’égalité entre les femmes et les hommes.

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Cette élue locale du Havre, soutien d’Edouard Philippe aux municipales de 2020, hérite d’un portefeuille pour lequel le nom d’une autre sénatrice très conservatrice, Laurence Garnier (Loire-Atlantique), avait dans un premier temps circulé, suscitant une levée de boucliers à gauche et dans une partie du camp présidentiel. Emmanuel Macron lui-même avait « alerté » Michel Barnier sur le profil de cette opposante au mariage pour tous ou à la constitutionnalisation de l’interruption volontaire de grossesse, qui hérite finalement du secrétariat d’Etat à la consommation.

La nouvelle ministre chargée de la famille – et non plus « des familles » comme sa prédécesseure à ce poste, Sarah El Haïry – avait, elle, expliqué avoir évolué sur la constitutionnalisation de l’avortement au fil des débats. Autrefois opposée à cette inscription, la sénatrice avait finalement voté en sa faveur, le 28 février 2024. Alors que la présence, au sein du nouveau gouvernement Barnier, de plusieurs figures proches de La Manif pour tous alarme les partisans des droits LGBT, le vote d’Agnès Canayer en faveur d’une proposition de loi controversée, adoptée au Sénat au printemps, qui vise à interdire les traitements médicaux pour les mineurs transgenres, est un motif d’inquiétude.

Dérives

Plusieurs sujets sont sur le bureau de la nouvelle ministre, et dépendront des orientations défendues par le nouvel exécutif. Celle qui, au Sénat, a été nommée rapporteuse de son groupe pour deux textes sur la justice pénale des mineurs, devra-t-elle, conjointement avec le nouveau garde des Sceaux, mettre en œuvre les promesses du gouvernement précédent sur le rétablissement de l’autorité parentale et la sanction des « parents défaillants », montrés du doigt après les émeutes de juin 2023 ?

Comment s’attaquera-t-elle, dans un contexte d’austérité budgétaire, aux difficultés multiples des familles monoparentales – à 82 % des mères célibataires – qui représentent aujourd’hui une famille sur quatre, cumulent de nombreuses difficultés, mais restent souvent un angle mort des politiques publiques ? Au Parlement, plusieurs travaux menés ces derniers mois ont été interrompus par la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin. La création d’un statut de parent isolé et la défiscalisation de la pension alimentaire étaient évoquées.

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