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Une juge fédérale américaine a conclu que Google avait monopolisé le marché de la publicité sur Internet, estimant que le spécialiste américain des technologies avait « sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles » et avait causé des « dommages importants » à ses clients. L’administration de Joe Biden avait assigné Google devant un tribunal fédéral de Virginie, en janvier 2023, réclamant que le groupe soit contraint de céder des actifs.

Le procès s’est achevé en novembre 2024 par la présentation des conclusions du gouvernement américain et de Google, après trois semaines d’audience sans jury en septembre. La juge fédérale Leonie Brinkema avait fait savoir qu’elle rendrait son jugement dans un délai court et une décision était initialement attendue dès décembre. Google a l’intention de faire appel de cette décision, a fait savoir Lee-Anne Mulholland, vice-présidente du groupe, à l’Agence-France Presse (AFP).

« Les plaignants ont prouvé que Google avait sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles pour atteindre et conserver un pouvoir de monopole dans le serveur de publications publicitaires et dans les marchés d’échanges de publicités sur Internet », a conclu la magistrate, dans une décision de 115 pages rendue publique jeudi 17 avril.

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« Pendant plus d’une décennie, Google a lié son serveur de publication de publicités et les échanges de publicités à travers des clauses contractuelles et une intégration technologique, ce qui a permis à l’entreprise d’établir et de protéger sa position monopolistique dans ces deux marchés », a-t-elle poursuivi.

« Dommages importants » aux clients

Selon elle, le groupe a également « assuré son monopole en imposant des politiques anticoncurrentielles à ses clients et en éliminant des caractéristiques favorables de certains produits ». Elle a conclu que, ce faisant, Google avait notamment causé des « dommages importants » à ses clients et avait empêché ses rivaux de lui faire concurrence.

La juge a donné sept jours aux parties pour lui remettre un calendrier pour la suite de la procédure, afin de déterminer les « remèdes » à cette situation. Elle prononcera ensuite la peine. Mais l’issue du dossier pourrait finalement être déterminée par la nouvelle administration.

Le président Donald Trump avait, en effet, laissé entendre en octobre qu’il n’était pas favorable au démantèlement de Google, qui pénaliserait les Etats-Unis sur la scène internationale. Vers 18 h 15 (heure à Paris), l’action d’Alphabet – maison mère de Google – cédait 1,26 % à la Bourse de New York. Sollicité par l’AFP, le groupe n’a pas réagi dans l’immédiat.

Le gouvernement américain avait notamment accusé Google de contrôler le marché des bannières publicitaires sur les sites Web, y compris ceux de nombreux médias, et d’en profiter pour pratiquer des prix artificiellement élevés et un partage des revenus inéquitable. Selon l’accusation, le groupe s’appuyait sur trois logiciels de gestion de la publicité considérés comme incontournables par la majorité des sites Internet.

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« Google a un triple monopole », avait fait valoir le représentant du ministère de la justice, Aaron Teitelbaum, en audience. L’avocate de Google, Karen Dunn, avait dénoncé une interprétation erronée du droit par le ministère. L’entreprise avait affirmé que l’affaire était basée sur une version dépassée d’Internet, ignorant le contexte actuel, où les publicités sont aussi placées dans les résultats de recherche, les applications mobiles et les réseaux sociaux.

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Le Monde avec AFP

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