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Le nouveau ministre de la justice, Gérald Darmanin, s’est dit favorable à un isolement renforcé en détention « des 100 plus grands narcotrafiquants » et à la construction de nouvelles prisons pour l’exécution des peines de « quelques mois, semaines, voire jours », dans un entretien publié samedi 28 décembre sur le site du Parisien. Il dit souhaiter une justice plus « ferme et plus rapide ».

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Nommé lundi soir à la chancellerie, le nouveau garde des sceaux a identifié « trois murs devant nous très inquiétants pour la nation » : la criminalité organisée et le narcobanditisme, la surpopulation carcérale (80 130 détenus au 1er novembre, un nouveau record) et les délais d’audiencement des procès.

« J’ai demandé à l’administration pénitentiaire de me faire la liste des 100 plus grands narcotrafiquants écroués, ceux susceptibles d’avoir des contacts à l’extérieur pour poursuivre leurs activités criminelles et nous les mettrons à l’isolement, comme on le fait pour les terroristes », a-t-il développé.

Cet isolement ne sera pas « classique », a-t-il poursuivi, mais « inspiré du modèle appliqué aux plus grands terroristes que nous avons arrêtés ». « Aucun d’entre eux ne peut commander des attentats djihadistes » depuis leurs cellules, a ajouté M. Darmanin qui dit aussi vouloir mener des « opérations massives de saisies de téléphone » dans les prisons.

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« 1 600 personnels de justice supplémentaires »

Concernant les premiers faits de délinquance, il entend « faire écrouer les personnes condamnées à des peines courtes, voire très courtes dans des lieux carcéraux de quelques dizaines de places [au] maximum pour un séjour de quelques mois, semaines, voire jours ». Ces nouvelles prisons « seraient plus faciles à construire et plus acceptables pour les élus locaux », a considéré M. Darmanin qui ajoute être également favorable à une évolution de la justice des mineurs. « Je soutiens la proposition de loi du groupe Ensemble pour la République qui propose d’inverser l’excuse de minorité pour qu’elle ne soit plus a priori mais dans les mains du juge, et qu’on puisse avoir des comparutions immédiates pour les mineurs », ajoute le ministre.

L’ancien ministre de l’intérieur (juillet 2020-septembre 2024) a réaffirmé son « volontarisme » : « Place Vendôme, je souhaite qu’il y ait un avant et un après (…), je vais me battre sur le plan du budget. » « La justice, c’est 2 % du budget de l’Etat. On dit que l’Etat doit se serrer la ceinture. Mais cela fait plus de trente ans que la justice fait des efforts », rappelle M. Darmanin.

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« Cela n’aurait aucun sens de nommer un ministre de la justice ministre d’Etat, de le mettre si haut dans l’ordre protocolaire [au troisième rang], de me faire revenir au gouvernement, pour finalement ne pas me donner les moyens de mener mon action si attendue par les Français », a assuré le nouveau locataire de la Place Vendôme. « Cette année, il faut que nous recrutions 1 600 personnels de justice supplémentaires. Il faut que cette trajectoire soit maintenue, notamment pour allouer des moyens à la lutte contre la criminalité organisée. »

Concernant l’introduction de la notion de consentement dans la définition par le code pénal du viol, il a répondu être « favorable à tout ce qui permettra de protéger davantage les femmes » et va étudier « avec le plus grand sérieux la proposition de loi déposée dans ce sens ».

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Le Monde avec AFP

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