Gérald Darmanin a mis fin à un suspense qu’il avait lui-même entretenu, en ajoutant un rebondissement final : deux établissements pénitentiaires, et non un comme attendu, accueilleront, avant la fin de l’année, les « 200 » narcotrafiquants considérés comme les plus dangereux du pays. Jeudi soir, sur le plateau du journal télévisé de France 2, le ministre de la justice a dévoilé qu’au 31 juillet, la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) accueillerait la première centaine de ces détenus. Puis, à compter du 15 octobre, la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), en recevrait 100 autres. Ces derniers rejoindront un occupant notoire qui y vit déjà sous haute surveillance : Mohamed Amra, l’ex-fugitif le plus recherché de France, détenu à l’isolement depuis dix jours, après neuf mois de cavale.
« C’est une révolution pour les prisons françaises », a martelé le ministre de la justice, à la télévision, prônant « un régime de détention extrêmement difficile », pour rendre « hermétiques » ces établissements. Ils rassembleront des détenus connus pour poursuivre leurs activités criminelles à distance depuis leur cellule (trafics de stupéfiants, expéditions punitives…) au moyen de téléphones portables qu’ils n’ont aucun mal à se procurer. Entre 4 et 5 millions d’euros seront nécessaires pour adapter les deux sites sélectionnés. Bâtis à la même époque, selon le même modèle, Condé-sur-Sarthe comme Vendin-le-Viel présentaient déjà, selon le ministère, les bases pour devenir les établissements de haute sécurité destinés à accompagner la lutte contre le narcotrafic.
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