Français
English
Deutsch
Italiano
Русский
Español
Ils pèsent plusieurs dizaines de tonnes, avancent en première ligne des colonnes d’assaut qui rentrent dans Gaza et rasent tout sur leur passage. Les bulldozers de l’armée israélienne – des modèles D9, fabriqués par l’entreprise américaine Caterpillar et blindés une fois arrivés en Israël – ont pris ces derniers mois dans l’enclave une double importance. D’abord tactique : ils sécurisent l’avancée des unités d’infanterie et façonnent les corridors et campements militaires. Le rôle de ces engins s’est aussi largement politisé : ils sont devenus les fers de lance de la stratégie d’anéantissement de Gaza.
Dans de nombreuses vidéos authentifiées par Le Monde, les soldats israéliens au volant du D9 raclent les terres agricoles, détruisent des silos et percutent des maisons et des immeubles, jusqu’à ce qu’ils s’écroulent comme des châteaux de cartes. Ces mêmes soldats, parfois invités sur les plateaux de télévision israéliens, se vantent du rythme effréné de leurs destructions. « Cinquante bâtiments par semaine », assure le plus célèbre d’entre eux, Avraham Zarviv, allant jusqu’à s’attribuer une refonte de la « doctrine militaire de Tsahal ». Face caméra, certains commandants assument avoir rendu plusieurs quartiers invivables, au point que le retour des Palestiniens y serait impossible. De quoi interroger les objectifs réellement poursuivis par l’armée israélienne, et la proportionnalité de ses opérations à Gaza au regard du droit humanitaire international.
Découvrez ce nouvel épisode de « Tactiques », notre série d’enquête vidéo, sur les armes qui transforment les guerres contemporaines.
Parmi nos sources
