L’économiste Gabriel Zucman est à l’origine du projet de taxe de 2 % visant les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Ce nouvel impôt sera au cœur des discussions à venir entre Sébastien Lecornu et les socialistes, dont le nouveau premier ministre souhaite obtenir le soutien. Dans un entretien au Monde, le chercheur récuse les objections contre sa taxe plancher.
Les socialistes et les écologistes menacent de voter la défiance contre le futur gouvernement si des mesures de justice fiscale ne sont pas prises. L’heure de la taxe Zucman a-t-elle sonné ?
Politiquement, la position consistant à ignorer l’impôt plancher tout en essayant de s’attirer les faveurs des socialistes n’est plus viable. Le nouveau premier ministre va donc devoir se saisir du sujet. Sauf à décider de gouverner à droite toute, dans une coalition allant d’Ensemble [Ensemble pour la République, le groupe macroniste à l’Assemblée nationale] au RN [Rassemblement national]. A terme, je suis optimiste pour une raison très simple : la taxe est plébiscitée dans tous les électorats. Tout le monde a désormais compris le problème. Les milliardaires, tous prélèvements obligatoires compris, paient deux fois moins d’impôts que la moyenne des Français. Car leurs revenus, logés dans des sociétés holdings, échappent à l’impôt sur le revenu.
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